October 2017 /267
La science de l’artLe festival Impact aura lieu du 3 au 21 novembre
Clap 2e ! Le festival Impact (International Meeting in Performing Arts and Creative Technologies) – le projet européen mené par le Théâtre de Liège – aura lieu du 3 au 21 novembre. Présenté à Liège, Hasselt, Eupen et Maastricht, il fera la part belle aux innovations techniques dans le domaine artistique. Des chercheurs de l’ULiège y participent. Oubliées les mises en scène old school et poussiéreuses, effacés les cafouillages sonores, à la trappe les draps de lit comme toile de fond pour ballet de danse… Si les avancées technologiques ont depuis longtemps pris le pas sur les plans B pour mise en scène en se mettant au service des artistes, une ère nouvelle s’ouvre maintenant où la science épaule la création artistique. PÉDAGOGIE« Si l’on se base sur des sondages, la science fait partie intégrante de la culture. Pourtant, l’on n’y pense pas d’emblée lorsque le mot “culture” est prononcé : le terme renvoie plutôt au domaine artistique », constate Hervé Caps, nouveau directeur de la Maison de la science. Certes, les équations physiques et autres sinusoïdes rédigées en langage mathématique possèdent une certaine esthétique aux yeux de scientifiques aguerris, mais… peut-être pas pour le commun des mortels ! Grâce au projet Impact, Hervé Caps, chargé de cours au département de physique dans le domaine de la matière molle, a pu vulgariser une partie de ses recherches par le biais des performances artistiques de Gwendoline Robin. Plasticienne, celle-ci avait l’ambition d’utiliser l’eau sur scène. Hervé Caps fut immédiatement séduit par le défi de faire de sa discipline une science compagnonne de route d’un projet artistique. Ensemble, ils ont ainsi créé une partie du spectacle sur le thème des éléments, notamment sur l’eau et la terre. Désacraliser la recherche tout en nourrissant l’activité artistique, tel est l’enjeu et Hervé Caps est convaincu que le duo ainsi formé est très fécond : « Comment la science peut-elle nourrir l’art ? Comment faire coïncider deux manières de faire des recherches pourtant très similaires quant à la méthode minutieuse mais possédant des expressions différentes ? Il y a certainement un esthétisme et un langage spécifique dans le giron des recherches artistiques, mais faire sentir l’élégance dans cette cocréation fut l’occasion pour moi de porter des lunettes artistiques, le temps de cette aventure. La science fait partie de la culture et cette aventure l’y assoit encore plus. » TRAVERSER LES FRONTIÈRESLe festival des nouvelles technologies et des arts numériques proposera de nombreuses activités comme des talks, spectacles et autres workshops. Ce sera aussi l’occasion de questionner l’actuelle relation du monde à la technologie par rapport aux techniques anciennes (“Mécaniques discursives” ANTIVJ, installation visuelle), ou la figure de l’artiste scientifique ou du scientifique artiste à travers l’histoire (exposition “Résonance interactive” à la Maison de la science). L’occasion, en quelque sorte, de redéfinir ou en tout cas d’élargir les visions que l’on a de ces disciplines trop souvent cloisonnées. « L’objectif assumé du festival est de traverser les frontières et ainsi de planter les graines de potentielles collaborations entre les laboratoires et la scène. Une idée d’artiste en résidence dans des laboratoires est tout à fait plausible et serait riche d’innovations », explique Jonathan Thonon, chargé de projets au Théâtre de Liège. Les avancées technologiques font parfois froid dans le dos, le festival pourrait déjouer cette impression en nous plongeant dans l’esthétisme d’une collaboration fertile.
Aliénor Petit
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