November 2017 /268
Hugo se fait une toileClimat et migrations
Il y a un peu plus d’un an était porté sur les fonts baptismaux l’Observatoire Hugo. Cet observatoire, première structure de recherche du genre à lier les questions environnementales et migratoires, organise au cœur de la ville de Liège, du 20 au 24 novembre, un festival de films sur les modifications climatiques, l’environnement et les migrations. Une grande partie du financement de l’observatoire provient de financements extérieurs. « Nous sommes impliqués dans plusieurs projets européens, poursuit Pierre Ozer, coordinateur scientifique à l’Observatoire, en collaboration avec des centres de recherche anglais ou allemands. » Sa plus-value réside dans une approche transdisciplinaire : climatologues, géographes, économistes, anthropologues… travaillent de concert. « Nous essayons d’avoir une vue synoptique, poursuit Pierre Ozer, laquelle nous permet de transférer nos connaissances, notamment vers les pays touchés par les migrations et les changements climatiques. Prochainement, nous serons au Burkina Faso pour, précisément, partager nos recherches avec l’Afrique de l’Ouest en générant une expertise locale. C’est notamment là que réside tout l’intérêt de notre observatoire. » « L’idée du festival, détaille François Gemenne, est de présenter un événement qui permette aux Liégeois de prendre connaissance des recherches que nous menons et de se rendre compte de la pertinence de celles-ci pour comprendre le monde. » C’est d’autant plus vrai que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP23) se sera tenue quelques jours auparavant à Bonn et que la question des réfugiés y sera à l’ordre du jour. Le choix s’est tout naturellement porté sur un festival de films projetés dans trois lieux : la Cité Miroir, les cinémas des Grignoux et l’Université. « Nous avons mis en place un comité de sélection et 14 films assez récents ont été retenus », enchaîne Pierre Ozer. À l’issue de chaque projection, un débat sera organisé avec le réalisateur et un panel d’experts, en interaction avec le public. « Ensemble, nous nous interrogerons sur la manière dont le cinéma peut, par exemple, nourrir la recherche. » Parmi les personnalités qui ont accepté l’invitation des organisateurs, on notera la présence de Mohamed Nasheed qui fut, de novembre 2008 à février 2012, président de la République des Maldives. On se souviendra, que peu de temps après son élection, il organisa un conseil des ministres sous-marin pour alerter des risques de disparition de son pays et des autres États insulaires des suites du changement climatique. « En 2012, il a été renversé par un coup d’Ėtat et est aujourd’hui exilé à Londres, pointe François Gemenne. Il est certainement l’un des réfugiés politiques les plus connus au monde. Or, la veille de son arrivée à Liège, il sera au Sri Lanka et nous avons dû négocier pour qu’il ne transite pas par un pays tiers afin d’éviter son arrestation. Une gageure ! » L’ancien chef d’État assistera à la projection de The Island President, un documentaire qui lui a été consacré en 2011 ainsi qu’à son combat contre le réchauffement climatique, réalisé par Jon Shenk (Une suite qui dérange, la suite de Une vérité qui dérange de Davis Guggenheim), lequel sera également présent. Enfin, avec des conférences, des séances spéciales pour les écoles secondaires, des master class animées par Audrey Pulvar, journaliste et présidente de la fondation pour la Nature et l’homme, et Luc Jacquet, réalisateur oscarisé, « nous souhaitons créer un vrai festival fédérateur pour toute la communauté universitaire et liégeoise », conclut François Gemenne.
Pierre Demoitié
Photo : House SITC - Clins d'oeil films
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