Février 2009 /181
L’art fait parler l’industrieLe patrimoine scientifique, technique et industriel en débatsLa dendrochronologie permet de dater le bois. Chargé de cours, Patrick Hoffsummer est dendrochronologue et président du Centre européen d’archéométrie de l’ULg. Sa spécialité : faire parler le bois. Un matériau employé sous de multiples formes, dont on fait des usages très divers et qui fait partie intégrante de notre quotidien depuis des siècles. Sa discipline : la dendrochronologie, qui permet, grâce à l’étude des cernes de croissance formés annuellement chez certains arbres, de déterminer leur âge et de dater leur période d’abattage. « Mais pas seulement, déclare-t-il, elle n’est pas qu’un outil de datation précieux pour l’archéologie ou l’historien de l’art, elle est aussi fort utilisée en climatologie ou dans le domaine des études forestières. Elle peut également mettre en évidence le savoir-faire et le type de bois utilisé ainsi que sa provenance. »
La coupe fait apparaitre une série de couches concentriques de bois – les cernes – dont la croissance est annuelle et rythmée par les saisons. Ils mesurent ensuite la largeur des cernes dont la variation permet de reproduire les séquences qui correspondent à la tranche de vie d’un arbre. « C’est une sorte de code-barres théoriquement reconnaissable, mais pour dater des bois anciens de façon absolue, il faut une base de comparaison, une chronologie de référence. Sa construction est simple mais nécessite un échantillonnage important d’une population forestière de la même essence, de la même région climatique », poursuit Patrick Hoffsummer. Une fois cette contrainte dépassée, il ne reste plus qu’à déterminer une période d’abattage. « Tout en gardant à l’esprit que sans aubier, nous ne pourrons fournir qu’un terminus post quem, précise le chercheur. La trace d’écorce permet quant à elle de dater à la demi année près. Cette donnée est très utile pour déterminer leur authenticité. » D’autres disciplines s’intéressent au bois comme préoccupation première, c’est le cas notamment de l’archéologie expérimentale ou de la tracéologie du bois, beaucoup plus développée dans les pays de l’Est comme la République tchèque. Cette science identifie les outils utilisés par nos ancêtres pour travailler le bois, les savants reconstituent ainsi un certain savoir-faire. Martha Regueiro Restauration du patrimoine
Colloque “Conservation, étude et restauration du patrimoine scientifique, technique et industriel”, à la Maison de la métallurgie et de l’industrie de Liège le jeudi 12 février.
Contacts : tél. 04.342.65.63, courriel info@mmil.be
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