Avril 2010 /193
Trésors de la merPerles de la nature : une exposition surprenante à l’Aquarium-MuséumMon premier a une coquille qui sur les plages fait le bonheur des tout petits, mon deuxième réjouit le fin palais des gourmets et mon troisième est, tant en joaillerie qu’en sciences naturelles, une véritable perle de la nature. Qui suis-je ? Un mollusque bivalve, bien sûr. Au fil de la perleCette singularité dont parle Sonia Wanson, thème principal de l’exposition, c’est la biominéralisation, c’est-à-dire la capacité de fabriquer à partir d’ions en solution une structure minérale (carbonate de calcium) constituant la coquille, la nacre et la perle. Mais, au fait, qu’est-ce qu’une perle ? « C’est un procédé d’autodéfense déclenché par le mollusque bivalve en réaction à un corps étranger qui vient se glisser entre sa partie molle – ce qu’on appelle le manteau – et sa coquille, explique Sonia Wanson. L’intrus est ainsi englobé de nacre, ce qui donne une perle de forme semblable. Ce processus tout à fait naturel, pur produit de l’animal, a toujours fasciné l’homme. » A tel point que, dès l’Antiquité, il lui donnera une valeur symbolique et sacrée : on retrouvera certains bivalves dans les églises où ils serviront de bénitiers; leurs perles orneront les reliquaires comme celui de Saint-Lambert qui compose le Trésor de la cathédrale de Liège. Au fil du temps, il acquerra également une valeur marchande si importante que le procédé sera reproduit de manière artificielle. « Cela donnera naissance à la culture de la perle où un nucléus sera introduit intentionnellement. Ce dernier, bien que rond en général, peut prendre d’autres formes, celle d’une croix entre autres. » Parfois, pratiquée de manière excessive, la culture conduit aux abus que l’on sait : massacre de l’animal, pêche intensive de certaines espèces, etc. Les moules d’eau douce font d’ailleurs l’objet d’une convention de protection européenne. « La problématique n’est pas directement abordée dans l’exposition, mais nous espérons cependant susciter la réflexion », développe Sonia Wanson. De la science à la joaillerieCe parcours hautement didactique, au cœur de la collection permanente, est composé d’une trentaine de panneaux explicatifs, de spécimens naturalisés ou vivants et illustré par des projections vidéos, des expériences et des modèles théoriques. L’exposition s’attardera en détail sur les caractéristiques biologiques et physiologiques des bivalves avant de vaciller, tout en douceur et au fil de la perle, de la science à la joaillerie à travers plusieurs vitrines d’objets de nacre et de perle. tél. 04.366.50.03, site www.aquarium-museum.be
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