Novembre 2011 /208
Le Congrès 3D Stereo Media aura lieu à Liège en décembreEn dépit de l’enthousiasme d’un James Cameron (Avatar), qui a tout de go prédit le règne absolu de la 3D dès la fin de la décennie à venir, ce mode de consommation du film n’est guère parvenu à gagner les faveurs du public des salles obscures. Pas question pour autant d’enterrer déjà le cinéma 3D comme un simple un effet de mode. « S’il y a déception, c’est en large partie parce que les contenus n’ont pas suivi. Il faut doper l’innovation technique et artistique », assure Jacques Verly, professeur à l’Institut Montefiore, en faculté des Sciences appliquées. Cet ancien chercheur au MIT – qui rêve d’holographie, de “3D Food Printing” et de télévision à point de vue libre et déjà « à l’heure où la 3D stéréoscopique actuelle passera pour une technologie de l’âge de la pierre » – chapeaute pour la troisième année consécutive le congrès international “3D Stereo Media”, qui se tiendra en décembre prochain au Palais des congrès de Liège. Le relief appliquéLancé en 2008, ce rendez-vous scientifique, technologique et artistique, qui fut avant tout une « bonne idée au bon moment » dans la mesure où nul n’anticipait alors l’explosion de la 3D sur le grand et le petit écran, sera entre autres l’occasion de connecter investisseurs et créateurs autour d’une vingtaine de projets internationaux de coproduction de courts et de longs métrages 3D, sélectionnés parmi une soixantaine de candidatures représentant un budget total de 250 millions d’euros. Il s’agira, autrement dit, d’un véritable marché du film, unique en son genre et soutenu par la Commission européenne. « Nous cherchons naturellement à encourager le développement de contenus, d’autant qu’un tournage en 3D coûte aujourd’hui à peine plus cher qu’un tournage traditionnel. Ne perdons pas de vue que Liège est aussi une ville d’images, qui gagnerait à stimuler ce secteur d’activité économique, s’enthousiasme Jacques Verly. De manière un peu surprenante, Liège possède l’une des plus grandes concentrations d’industries 3D en Europe. Les leaders EVS et XDC y sont évidemment pour quelque chose. Les autorités locales devraient en prendre conscience et exploiter davantage cette opportunité. » De l’imagerie médicale à l’aérospatiale en passant par la “situation awareness” (visualisation de situations, notamment stratégiques), le colloque dépassera donc de loin le cadre du film : workshops, conférences, orateurs prestigieux, formation à la stéréographie 3D (la science et l’ingénierie derrière les films), mais aussi démonstrations. « Nous avons notamment invité le robot de Montefiore, Wilbur, équipé de capteurs 3D issus de la fameuse technologie Kinect développée par Microsoft. En 2010, nous avions retransmis en live, par satellite, au Palais des congrès depuis l’exposition SOS Planet ou encore le marché de Noël de Liège, des images captées en direct 3D. Un orateur new-yorkais avait été amené sur grand écran – en 3D – à Liège, par satellite », se souvient le Pr Jacques Verly. Cyclisme en 3DIl faut dire que l’équipe de Jacques Verly n’en était pas à son coup d’essai : elle avait notamment coiffé la casquette de conseiller technique de la RTBF lorsque celle-ci avait entrepris de filmer en avril, à titre purement expérimental et de recherche, la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège avec une caméra 3D montée sur une cinquième moto. « C’était assez exceptionnel et périlleux. Tous les problèmes ne sont pas résolus : il faudrait pouvoir corriger l’image en temps réel. Ce genre d’occasions motive beaucoup les chercheurs 3D à l’Université. Le cinéma 3D est le lieu d’une convergence parfaite entre l’art, la science et l’ingénierie, trois domaines où une université telle que l’ULg peut amener sa contribution. De nombreuses grandes universités, telles Stanford et le MIT, sont actives dans la recherche sur la 3D depuis des décennies. Lorsque vous regarderez le Tour de France en 3D, il faudra se souvenir que le travail de recherche a été fait à l’ULg. » Terreau fertile dont germera peut-être, à terme, une entreprise vouée à connaître une succes story similaire à celle, souvent citée, d’EVS. « Ce n’est pas exclu, un jour », conclut Jacques Verly.
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