Mai 2013 /224

Un incubateur partenaire des sociétés biotech

WBC, un acronyme que nombre de porteurs de projets dans le domaine des sciences du vivant en Wallonie, et à Liège en particulier, connaissent bien. Cependant, Wallonia Biotech Coaching reste méconnu pour beaucoup d’autres entrepreneurs, qu’ils soient issus du monde industriel ou académique. Quel est son rôle, quel est son fonctionnement, quelles sont ses possibilités d’intervention dans le développement des activités entrepreneuriales ? Alors que l’ULg vient de créer sa 100e spin-off avec Synolyne, également soutenue par WBC, c’est l’occasion de faire le point sur cet incubateur qui se veut un partenaire privilégié des entreprises biotech.

Création de valeur économique

WBC a été créé en 2006 afin de soutenir les sociétés émergentes dans le domaine des sciences du vivant, qu’il s’agisse de spin-offs universitaires, de start-ups entrepreneuriales ou de spin-outs industrielles. Active dans toute la Wallonie, WBC s’avère très présente en région liégeoise en raison du dynamisme de celle-ci dans le secteur des biotechs. « A Liège, précise Serge Pampfer, directeur général de WBC, nous complétons et enrichissons, avec nos moyens financiers propres, l’offre d’accompagnement proposée par nos partenaires, dont l’ULg, Gesval, Spinventure et Cide-Socran. WBC se positionne clairement dans le segment business de la chaîne de création de valeur économique. C’est pourquoi nous sommes également étroitement connectés à d’autres acteurs industriels en région liégeoise, à des réseaux d’investisseurs privés et des groupes comme BioLiège ou Liège BioMed. » Si WBC est un incubateur virtuel, sans bâtiments ni laboratoires propres, la petite équipe qui le gère est installée dans l’espace Entreprises du Giga sur le site du CHU de Liège, « l’un des foyers de R&D les plus effervescents en Wallonie ».

Dans la panoplie des outils stimulant et accompagnant le développement des entreprises, WBC insiste sur la complémentarité établie entre eux. « Nous avons passé beaucoup de temps entre nous pour établir une procédure claire, efficace et surtout unifiée afin d’éviter au mieux toute confusion auprès des porteurs de projets », explique Serge Pampfer. Intitulée “Unil”, cette procédure est communiquée à tout candidat entrepreneur. Et afin d’améliorer l’articulation entre les interfaces entreprises universitaires et WBC, le métier d’extracteur de projets a été créé, en appui spécifique des sciences du vivant mais en amont de la zone d’intervention de WBC. A Liège, la personne occupant cette fonction est localisée chez Gesval, qui bénéficie pour cette activité du soutien financier de WBC. Quant au rôle propre de WBC, il est toujours analysé en fonction des besoins managériaux de l’équipe dirigeante et des différents paramètres du modèle économique envisagé pour la société biotech.

L’avenir à Liège s’annonce passionnant

Les chiffres de WBC en région liégeoise sont révélateurs. Sur les 68 dossiers examinés en Wallonie depuis 2006, 29 proviennent de l’environnement ULg (43%). Et parmi ceux-ci, 17 entreprises ont signé une convention d’accompagnement avec WBC, notamment les spin-offs Artialis, Progenosis, Targetome, Astrea, Imcyse ou encore la dernière née, Synolyne (traitement de l’arthrose par un hydrogel à base de chitosane ultra pur d’origine non-animale produit par la spin-off KitoZyme). Les sociétés développant des produits thérapeutiques ou commercialisant des services à l’industrie dominent la répartition sectorielle de l’activité de WBC. Pour Serge Pampfer, « l’avenir à Liège s’annonce passionnant puisque sur les 54 dossiers wallons actuellement suivis par les extracteurs de projets, 28 ont l’ULg pour origine. »

Depuis 2006, WBC a injecté plus de 720 000 euros dans des sociétés biotech en région liégeoise. Ces moyens ont permis l’accès à de la consultance spécialisée, à l’acquisition d’équipements ou l’aménagement de locaux. WBC intervient souvent pour des aspects de contrôle qualité, de certification ou de préparation d’essais cliniques, mais l’incubateur peut aider aussi au déploiement international des sociétés ou à leur renforcement managérial. En 2013, il a budgété 430 000 euros de financement pour les projets liégeois.

Dans un contexte industriel malmené à Liège, WBC participe avec de nombreux autres acteurs à la relance économique en mobilisant les capacités d’innovation. « Il se doit de prendre part à ce défi avec ses partenaires liégeois en mettant ses moyens au service de sociétés émergentes dans son champ d’action, à savoir les produits et services destinés aux secteurs de la santé, de l’agroalimentaire et de l’environnement, et cela en convergence avec les lignes de force du Plan Marshall 2.Vert », conclut Serge Pampfer.

Didier Moreau

Contacts : WBC, courriel pampfer@biotechcoaching.com, site www.biotechcoaching.com

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