Juin 2013 /225

Une deuxième corde à leur arc

Réforme en Faculté de Philosophie et Lettres

WinandJeanA l’initiative du doyen Jean Winand, une réforme d’envergure prendra effet dès la rentrée prochaine en faculté de Philosophie et Lettres : les futurs inscrits en 1re année de bachelier inaugureront un système dit de “majeure/mineure”, ce qui signifie concrètement qu’à côté de leur cursus de base (majeure), ils choisiront une formation complémentaire (mineure). Quels sont les objectifs de cette nouvelle formule ? « Ouvrir les horizons des étudiants d’abord, leur offrir une formation complémentaire utile pour leur mémoire et valorisable dans le futur parcours professionnel ensuite, les encourager à acquérir un second diplôme de master grâce à un système de passerelles enfin », explique le Doyen qui constate que, si 70% des diplômés de sa Faculté se dirigent “naturellement” vers l’enseignement, beaucoup s’en éloignent quelques années plus tard. Il est dès lors intéressant de les doter d’une “deuxième corde à leur arc” pour réorienter leur carrière.

Majeure/mineure

En 2e et 3e années de bachelier, les étudiants “nouvelle génération” devront choisir 30 crédits au titre de la mineure dans une orientation différente de la majeure. Toutes les combinaisons seront possibles, même s’il y aura certainement des affinités plus grandes entre certaines disciplines. « Pour des raisons pratiques et géographiques évidentes, le système concernera uniquement notre Faculté, poursuit Jean Winand. Mais rien ne dit que, dans l’avenir, il ne pourra être étendu au-delà, en sciences humaines et sociales par exemple, et en psychologie ou en droit. »

Les mineures seront de deux ordres, soit disciplinaires (c’est-à-dire internes à une filière) soit transversales (c’est-à-dire orientées sur une thématique chevauchant plusieurs filières). La mineure en “Antiquité gréco-romaine”, par exemple, comportera des cours d’histoire, d’histoire de l’art, de philosophie tandis que celle en “humanités numériques” rassemblera plusieurs disciplines et pratiques liées au traitement informatique des données issues des sciences humaines. Le futur est encore à construire, mais il est très ouvert : « La mineure en langues et civilisations de l’Asie orientale (Chine-Japon) conduirait naturellement à un master en langues et civilisations d’Extrême-Orient, organisé conjointement avec l’ULB et l’UCL », s’enthousiasme le Doyen qui s’appuie sur une commission chargée de la mise en place des horaires et des locaux.

Autre réforme : l’introduction, dans chaque filière, d’un “travail de fin de cycle”, soit en 3e année de bachelier. « Une vingtaine de pages, pas plus, commente Jean Winand, mais qui prouveront la capacité des étudiants à maîtriser des compétences techniques de la discipline et à conduire une recherche scientifique. Ce sera bien sûr aussi l’occasion de vérifier la qualité de leur écriture et leur aptitude à l’argumentation, en vue du mémoire de master. »

L’anglais aussi

Dernière nouveauté de la rentrée 2013 : la maîtrise de l’anglais comme vecteur de communication. « Sans aucun parti pris idéologique, affirme le Doyen, j’estime qu’il est nécessaire à notre époque de connaître l’anglais, tant pour les études que pour s’insérer dans le marché du travail. » Afin d’inciter les étudiants à devenir bilingues (au moins), la Faculté a décidé d’organiser un test certificatif en 3e année, non obligatoire mais dont l’ambition est de favoriser l’apprentissage de la langue (des cours à l’ISLV seront proposés gratuitement). « Si la réussite du test est facultative, poursuit le Doyen, à l’échelon du master, l’anglais sera considéré comme chose acquise ; la consultation d’ouvrages en anglais fait évidemment partie de la vie de la Faculté dès le premier cycle, mais je souhaite pouvoir faire intervenir dans les cours de master des invités étrangers en anglais, et –pourquoi pas ? – proposer là où c’est possible des cours dans cette langue. »

En résumé ? Cette réforme des programmes de la faculté de Philosophie et Lettres a l’ambition de donner aux diplômés un éventail d’atouts non négligeables par les temps qui courent.

Patricia Janssens

Informations sur le site www.ulg.ac.be/philo-lettres/reforme

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