Juin 2013 /225
Au service de l’innovationLe réseau Lieu fête ses dix ans
La Wallonie est aujourd’hui donnée en exemple pour sa stratégie de soutien à la recherche et à l’innovation comme moteur de redéveloppement économique. Stimuler la création est une chose, encore faut-il en valoriser les résultats pour espérer créer de la valeur ajoutée. C’est ce que font, de concert, les Universités et Hautes Ecoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles à travers le réseau “Liaison entreprises-universités” (Lieu). Celui-ci regroupe les différents services et interfaces dédiés à la valorisation de la recherche et au transfert de technologies, les TTO (technology transfer office) ou KTO (knowledge transfer office). Le 26 juin prochain, Lieu fêtera ses dix ans d’activité lors d’une manifestation qui se déroulera à Gembloux Agro-Bio Tech. L’occasion d’évoquer les réalisations et l’avenir du réseau, avec le Pr Pierre Wolper, vice-recteur à la recherche de l’ULg et président du comité de pilotage de Lieu. Le 15e jour du mois : Comment est né ce réseau ? Pierre Wolper : D’une double volonté. D’une part, celle des différents services de valorisation et interfaces – les KTO pour simplifier – de partager leurs expériences, expertises, compétences, et d’ouvrir un espace de coopération. Et, d’autre part, celle des autorités wallonnes d’avoir un interlocuteur unique concernant toute l’activité de valorisation et de transfert de technologies, financée en bonne partie par la Région notamment et avec les fonds de développement européens. Le 15e jour : Ça a marché ? P.W. : Oui, les universités sont sur la même longueur d’onde. Elles délivrent un message cohérent et parlent d’une même voix à leurs interlocuteurs dans ce domaine que sont les autorités régionales et les entreprises. Les membres du réseau adhèrent ainsi à une charte de qualité au nom de laquelle ils s’engagent à adopter de bonnes pratiques en matière de valorisation et de collaboration avec les entreprises. Le 15e jour : L’ULg a-t-elle joué un rôle majeur dans la création du réseau ? P.W. : Elle est effectivement un moteur du réseau depuis le début. Notre Interface Entreprises-Université (créée en 1989) est la plus ancienne et la plus développée. Nous avons depuis engrangé beaucoup d’acquis et n’avons cessé de nous professionnaliser. Liège est devenu une référence en matière de valorisation dans notre région et au-delà. Le 15e jour : En quoi consiste la valorisation ? P.W. : Elle comporte plusieurs étapes. Il faut d’abord détecter les découvertes ayant un potentiel économique, puis les protéger : c’est le rôle des KTO qui s’appuient, entre autres, sur des structures communes au niveau wallon comme le centre Pi2 qui conseille les chercheurs et les entreprises en matière de propriété intellectuelle. Ensuite, souvent après une phase de maturation, il faut trouver le chemin de valorisation le plus adapté. Le 15e jour : Quels sont ces chemins ? P.W. : Il y a plusieurs voies possibles : collaborer avec des entreprises pour exploiter l’innovation développée dans les universités, créer des spin-offs ou encore vendre des licences au niveau local ou international. Créer une spin-off ne s’improvise pas. Il faut disposer de financements suffisants et de bonnes conditions non seulement pour démarrer l’entreprise, mais aussi pour qu’elle se développe correctement et atteigne une taille significative. Le 15e jour : Quelles sont vos relations avec les entreprises ? P.W. : Nos membres mènent des actions coordonnées vers les entreprises belges et internationales et répondent à leurs demandes. Lieu est une vitrine, un point d’entrée. Le vrai travail de valorisation, destiné à mettre en contact les entreprises avec les laboratoires et les chercheurs, se fait au sein des KTO. Le réseau a, par exemple, développé un programme de visites de laboratoires (Lab’Insight) pour montrer aux entreprises tout le potentiel de compétences et les infrastructures de recherche de l’ensemble de nos universités. Nous entretenons aussi des relations via les fédérations d’entreprises et, bien sûr, les pôles de compétitivité wallons qui, eux, stimulent l’innovation initiée par les entreprises en collaboration avec les universités. Autre exemple, le 15 mai dernier, une charte de coopération entre les universités belges et l’association Belgium Industry R&D (BIR&D), qui regroupe 14 entreprises ayant une importante activité de recherche et développement en Belgique, a été signée par tous les Recteurs et par tous les CEO de ces entreprises. Elle énumère une liste de dix principes permettant de faciliter les relations entre les universités et les entreprises. Cette charte a été élaborée par BIR&D, Lieu et TT O Flanders. Le 15e jour : Comment voyez-vous l’avenir de Lieu ? P.W. : Nous devons poursuivre nos efforts en faveur de la valorisation technologique et de la création d’activités économiques basées sur la recherche et, pour ce faire, une saine coopération interuniversitaire est un atout de taille. La valorisation est aussi un état d’esprit : l’esprit d’entreprise et de valorisation technologique a trop longtemps été à la traîne chez nous. Nous sommes aujourd’hui bien conscients de notre potentiel et nous collaborons activement à sa réalisation. C’est très positif pour nos universités et notre région.
Propos recueillis par Eddy Lambert
2003-2013. Le réseau Lieu : dix ans au service de l’innovationLe mercredi 26 juin, à 17h, à l’Espace Senghor, Gembloux Agro-Bio Tech, passage des Déportés 2, 5030 Gembloux. Parmi les intervenants figurent le Pr Pierre Wolper, qui présentera la stratégie et l’avenir de Lieu, le Pr Paul Van Dun (KUL), qui a présidé le comité d’évaluation de Lieu l’an dernier, Véronique Cabiaux, directrice de l’Agence wallonne de stimulation technologique, Anne Lauvergeon, présidente de la commission Innovation 2030 en France. Des valorisateurs et entrepreneurs témoigneront de leur expérience. Le Conseil des Recteurs des universités francophones de Belgique (Cref), initiateur du réseau Lieu, l’Union wallonne des entreprises (UWE) et la Région wallonne interviendront également. Contacts : tél. 04.349.85.15, courriel c.bastin@ulg.ac.be
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants
|