Septembre 2013 /226

Pole danseuses et super-héros

C’est la rentrée au RCAE

Pierre philosophale de la rentrée sportive, le salon des sports à l’ULg déroule, à l’amorce du mois d’octobre, la quasi-totalité des 66 disciplines que le service des sports propose aux étudiants tout au long de l’année. Sous une appellation un brin décatie, dont on ne retient plus que l’acronyme, le Royal cercle athlétique des étudiants (RCAE) offre quatre heures de démonstrations bigarrées et entièrement gratuites afin de donner l’eau à la bouche aux – futurs – sportifs du campus engourdis par deux mois d’été ou de vacances.

Parmi les récurrents, les démonstrations de sports de défense, baptêmes de plongée et autres placages de rugby cohabiteront une fois encore avec les chorégraphies de danses ou de fitness. Mais l’on remarquera également quelques nouveautés dans cette grande foire de l’effort.

SZ-PoleDanseA commencer par le “pole dance et fit acrobatique”. Perçue de prime abord comme un entraînement d’arrière-salle pour strip-teaseuses d’élite, la discipline s’est résolument muée en une activité (très) physique chapeautée par une fédération qui coordonne une compétition internationale et bataille pour intégrer le programme olympique. Plus que de simples ondulations esthétiques ou sensuelles, les mouvements chorégraphiques et figures acrobatiques demandent de la rigueur, de la persévérance et de l’audace mais promettent, en contrepartie, « des résultats très rapides sur la souplesse, la musculature et l’endurance ». A chaque entraînement, Alexandra Weber, la monitrice installera ses huit barres verticales, avant 120 minutes de grâce et d’effort. « Dix minutes d’échauffement, une heure de préparation physique et d’assouplissements pour ensuite passer trois quarts d’heure sur la barre », assène celle qui donnait jadis le cours de renforcement musculaire et d’aéro-dance.

Si ces circonvolutions gymniques – également pratiquées par les hommes d’une façon un tantinet iconoclaste – n’ont d’autre raison d’être que la culture physique et le goût de l’esthétique, ce n’est en revanche pas le cas de l’autre véritable nouveauté 2013 au RCAE. « L’idée vient de ma formation de maître-nageur qui propose chaque année des modules théoriques et pratiques mais rien en ce qui concerne le maintien de la condition physique », résume Mohamed Assojaa, le moniteur de la section “sauvetage sportif tout terrain”.

A 26 ans, ce héros en puissance a passé tous ses brevets de secourisme après des années de scoutisme, puis a cheminé vers l’obtention du brevet supérieur de sauvetage aquatique avant de devenir instructeur. « C’est dans cette dynamique que j’ai également passé mon brevet d’aide médicale urgente et que j’ai un peu exercé comme ambulancier. Les pompiers de Liège, chez qui j’ai effectué mon stage, m’ont inspiré des exercices, tout comme les vidéos des pompiers olympiques (avec au menu des courses avec échelles ou branchements multiples de lances à incendie et divers passages d’obstacles, ndlr) envoyées par des amis. Il y aura donc évidemment des séances en piscine le mercredi soir mais aussi un peu d’athlétisme, des bases d’escalade, du parcours du combattant et de la course d’orientation dans les bois », détaille ce fiancé sécurisant, nimbé du regard vigilant de sa petite amie.

De poisson à amphibien, l’occasion était trop belle de joindre l’utile à l’agréable, d’une manière polyvalente. Et si le fait de secourir un noyé ou de ramener un blessé en terrain difficile s’entend sans entropie, l’exercice – qui sera peut-être organisé – d’apprendre à sortir d’une voiture “accidentellement” plongée dans l’eau relèvera plutôt de la cascade. Juste de quoi lisser sa tenue de super-héros.

Fabrice Terlonge
Photo : Wikimédia
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