Départ imminent

"Il n’y a que le premier pas qui coûte". Ce dicton devrait être sculpté en antienne pour ceux qui grelottent encore à la simple évocation d’un séjour à l’étranger. C’est dans cet esprit, et autant pour exhorter les hésitants que pour renforcer les candidats motivés, que sont organisées les journées internationales à destination des futurs étudiants Erasmus, les mercredi 6 et jeudi 7 novembre prochains. Toutes les informations nécessaires pour effectuer un séjour d’études ou un stage à l’étranger y seront disponibles, successivement place du 20-Août et sur le campus du Sart-Tilman. Dans le contexte de l’Année de l’Allemagne, instituée jusqu’au 28 janvier 2014 (date du 1200e anniversaire de la mort de Charlemagne), c’est évidemment le pays de Brecht qui sera mis à l’honneur avec la présence d’une délégation du département culture et enseignement de son ambassade à Bruxelles.

« Nous avions déjà mis notre pays voisin en évidence il y a deux ans, témoigne Anne-Françoise Rogister, du département des relations internationales. Car il est clair que les destinations phares comme l’Espagne ont besoin de moins de promotion. » Reste que si le mythe espagnol, cristallisé au cinéma, a toujours la cote (142 étudiants s’y sont envolés lors de l’année académique écoulée, ce qui en fait la première destination), l’Allemagne ne cesse de progreser. Septième destination en 2011-2012, elle est aujourd’hui remontée à la cinquième place. Cela concerne 40 étudiants qui en ont peut-être déjà perçu l’intérêt : « Beaucoup d’emplois demandent des compétences en allemand et trop peu de postulants y répondent. Tant mieux si les étudiants se bougent un peu », relève Christine Reynders, ancienne employée dans une agence de recrutement et actuellement au service des relations internationales.

Cela étant, selon l’agence Erasmus, l’ULg est de loin la première université en Fédération Wallonie-Bruxelles en ce qui concerne les séjours Erasmus en Allemagne. Mais alors, qu’est-ce qui fait le succès de l’Espagne… si loin devant les 53 jeunes qui se sont rendus au Canada, deuxième destination favorite des universitaires liégeois ? Hormis le poncif ensoleillé et festif, il faut d’abord y voir des aspects matériels puisque le niveau de vie des Ibériques demeure relativement bas. Le pays se présente donc comme très abordable pour les moins dispendieux. Il faut savoir que beaucoup d’étudiants sont surpris par le montant des bourses allouées qui peuvent aller jusqu’à 850 euros par mois, en fonction de critères tels que les revenus et la situation des parents ou le coût de la vie dans le pays de destination. « Mais l’espagnol est surtout très prisé par les étudiants en interprétariat, en langues modernes ou de HEC-ULg. L’Espagne a, en outre, de très bonnes universités en sciences appliquées. De plus, la langue de Cervantès est la troisième langue la plus parlée au monde, mais elle est moins facile à pratiquer dans un environnement proche », complète Anne-Françoise Rogister.

Toutes langues et destinations confondues, les journées internationales accueilleront aussi un stand de l’Institut supérieur des langues vivantes (ISLV ) fournissant des information sur les cours de langues disponibles dans la perspective de séjours Ersamus. Avec, évidemment, un focus sur l’allemand, illustré par quelques offres d’emploi concrètes à destination de jeunes diplômés faisant preuve de connaissances dans la langue de Goethe. Mais le grand patchwork présent sur place permettra à chacun de rencontrer à coup sûr un étudiant de l’université ou de la région dans laquelle il compte se rendre. De quoi écrire les premières lignes d’ineffables souvenirs. Et une fois la pusillanimité vaincue, le plus dur sera de revenir. « La plupart de ceux qui ne partent qu’un quadrimestre regrettent de devoir partir au moment où ils commencent à profiter pleinement de leur intégration. Et en presque dix ans, je n’ai connu que deux étudiants qui sont rentrés parce que ça n’allait vraiment pas. On voit tous les autres revenir beaucoup plus épanouis et sûrs d’eux ; ça les change toujours positivement », assure celle qui les envoie à l’étranger, avec une pointe de fierté.