Décembre 2013 /229

Avec distinction

Les amphithéâtres Opéra recoivent le premier prix dans la catégorie “Built”

Opera7Ce lundi 9 décembre, le Senate Department of Urban Development Berlin, en coopération avec la Deutsche Wohnen AG, a attribué les Urban Intervention Awards 2013. Organisé à l’échelle européenne, ce concours distingue des projets qui contribuent à la qualité de vie en ville. Le premier prix dans la catégorie “Built”, qui récompense une construction pérenne, a été décerné au Bureau Dethier Architectures pour la transformation des amphithéâtres Opéra, achevée en septembre dernier au plein coeur de la Cité ardente.

Il faut reconnaître que l’opération rencontre précisément les objectifs du concours dont le règlement relève la nécessité de développer une démarche créative, innovante, interdisciplinaire et l’intérêt à ce que la réalisation puisse constituer un élément moteur dans la rénovation de son contexte bâti. Daniel Dethier a d’emblée fait reposer les recherches de son équipe sur le postulat que la réaffectation d’un ancien complexe de salles de cinéma en une infrastructure d’enseignement doit prendre en compte bien plus qu’un programme et l’adaptation aux normes contemporaines d’accessibilité, de sécurité et de durabilité. Il a su repenser la typologie de l’édifice pour que ses utilisateurs puissent “vivre” le lieu davantage que des spectateurs d’un film qui n’utilisent le site que pour “consommer” une projection et le quittent dès après. Cela se traduit particulièrement dans la requalification des dégagements plus généreux, plus conviviaux et adaptés à des fonctions multiples (rencontres, repos, étude, etc.).

Opera6Mais c’est surtout à l’échelle urbaine que le projet acquiert sa signification citoyenne. Daniel Dethier a travaillé à manifester la nouvelle destination du complexe et la présence de l’ULg dans le quartier en réinscrivant le bâtiment dans la ville tout en le singularisant de l’imbroglio visuel de son environnement immédiat. Il y a ainsi toute une réflexion sur la forme de l’édifice dont l’identité se trouve actualisée par le déploiement d’un langage architectural contemporain. Les relations visuelles avec l’extérieur ont été améliorées par l’ajout des balcons couverts, mais aussi par le remplacement des vitrages réfléchissants par des vitrages clairs.

De la rue, l’animation intérieure est perceptible. Les luminaires établis aux plafonds qui sont visibles du dehors participent activement à la dynamique du projet ; les architectes ont calculé leur orientation à partir de la trame urbaine induite par les constructions voisines de l’îlot Saint-Michel et du Palais de justice.

Leur collaboration avec Jean Glibert s’inscrit dans la même logique. Prenant en compte des aspects pratiques comme la signalisation des entrées, l’artiste bruxellois a dessiné un schéma chromatique prévoyant que l’ensemble des amphithéâtres et des pas perdus de couleur grise soit pénétré par un parallélépipède rectangle virtuel dessiné par l’emploi d’une couleur rouge vif.

Article sur le site www.culture.ulg.ac.be/opera2013

Pierre Henrion
Photos © Serge Brison
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