Décembre 2013 /229
Laurent DespyLes chantiers de l’Administrateur
Natif du Brabant wallon, licencié en journalisme et communication de l’ULB et échevin de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de l’énergie et du logement à Fernelmont dans la province de Namur, Laurent Despy a d’abord été Commissaire du gouvernement à l’ULg avant de s’installer dans le fauteuil de l’Administrateur en mars 2011. Suite à une évaluation très favorable en mars 2013, il présentera sa candidature pour un deuxième mandat qui prendra cours en septembre 2014. A l’entame de sa mission, l’Administrateur avait défini, outre un dialogue social permanent, trois grands chantiers prioritaires : la mise en place d’une politique de risk management, la réorganisation des services en charge des marchés publics et la mise en oeuvre d’une politique environnementale à l’ULg. Le point sur les avancées dans ces domaines. Le 15e jour du mois : Désormais, l’ULg a un “risk manager” : c’est vous ! Laurent Despy : Effectivement. L’approche globale et intégrée de la gestion des risques est une préoccupation qui s’impose au monde des organisations, depuis une décennie environ. L’ULg n’échappe pas à cette tendance et elle a mené une réflexion transversale associant enseignants, chercheurs et administrations. Avec l’aide d’une équipe restreinte, je suis chargé de définir la stratégie générale de prévention et de gestion des risques et d’assurer la coordination de la démarche. La cellule “RM” aujourd’hui comprend le service universitaire de protection et hygiène du travail (SUPHT), le service universitaire de contrôle physique des radiations (SUPCR), l’administration des ressources immobilières et le service juridique. Un comité d’accompagnement composé de plusieurs professeurs de différentes Facultés assure le suivi de l’ensemble. Le Pr Didier Van Caillie (HECULg) encadrant plus spécifiquement le groupe de travail. Mais, qu’est-ce qu’un risque ? Globalement, on peut le définir comme “une probabilité pour une organisation de subir un événement dommageable qui affecte des personnes ou des biens avec plus ou moins de gravité (…)”*. En 2009, un premier audit sur les risques les plus significatifs à l’ULg a été réalisé. Au début de mon premier mandat, en 2011, j’ai fait faire un audit complémentaire sur ceux liés aux bâtiments. Finalement, quels sont les risques ? L’inventaire accompli sur l’ensemble des sites de l’Université nous a permis de les classer par typologie tout en évaluant leur gravité. C’est ainsi que nous avons mis en place toute une série de mesures préventives : la sécurisation du marché des gaz en bouteille, l’établissement d’un plan d’urgence au cyclotron, l’enlèvement des encombrants toxiques, etc. Nous avons insisté sur les consignes de sécurité dans les laboratoires – en faculté des Sciences et de Médecine vétérinaire principalement – et prévu des formations ad hoc pour le personnel et les étudiants qui fréquentent ces labos. Nous avons aussi acheté et placé des défibrillateurs dans les centres sportifs et dans les restaurants, etc. Notre volonté, à terme, est de mettre en place, dans chaque Faculté, un comité chargé de déceler les dysfonctionnements et de nous en avertir. Le 15e jour : Quelles actions l’ULg a-t-elle menées en matière d’environnement ? L.D. : C’est devenu une évidence, le respect de l’environnement et du développement durable doit être au coeur de nos actions. Joseph Smitz a dressé un bilan de performances en la matière, ce qui a permis d’identifier des indicateurs significatifs à améliorer. Parmi ceux-ci, la consommation d’énergie de nos infrastructures et la question de mobilité vers et sur le campus. Pour le premier volet, le vice-recteur Eric Haubruge, président de la commission des sites, a fait réaliser un cadastre de l’occupation des salles et le Groupe de réflexion et d’action pour la protection de l’environnement (Grappe) a été créé afin de réduire la consommation énergétique de nos infrastructures et prévenir les problèmes générés par nos activités. A terme, l’ULg entend réaliser 20% d’économie en matière de chauffage et d’éclairage. L’isolation des bâtiments constitue certainement une piste majeure pour y arriver. L’ARI va prochainement déposer dans ce cadre un dossier devant les instances européennes afin de décrocher des subsides qui financeraient des études approfondies sur les bâtiments de chimie, physique, botanique, géographie, etc. Dans un second temps, l’Europe pourrait nous prêter de l’argent afin de réaliser les travaux indispensables. Quant à la mobilité, nous travaillons à présent en étroite (et excellente) collaboration avec la Société régionale wallonne des transports (SRWT) en vue d’améliorer les fréquences des arrêts et la sécurité sur le site du Sart-Tilman. Le 15e jour : Vous avez aussi mis en place la cellule Cesame… L.D. : Pour rappel, la facture totale des achats de l’Université avoisine 95 millions d’euros par an. Les nouvelles procédures mises en place – notamment les négociations de prix – ont permis de réaliser de substantielles économies : 3 millions d’euros sur 22 marchés en trois ans… Dans cette même ambition de bonne gestion financière et de respect de la législation, l’ULg a souhaité améliorer l’efficacité des services liés aux “achats”. Ainsi, la cellule Cesame rassemble depuis quelques mois, au bâtiment B9, le services des marchés, celui des achats et le contrôle des engagements (le service juridique y détache un de ses membres). Ceci permet une meilleure circulation des informations et une meilleure transversalité. De plus, la cellule Cesame accompagne les membres de l’Institution qui désirent être encadrés dans le lancement des marchés publics. En deux ans, j’estime que nous avons bien progressé dans ces trois domaines, mais d’autres défis sont encore à relever. Parmi eux, je citerai la politique d’évaluation des services administratifs – en partenariat avec le vice-recteur Freddy Coignoul en charge de la qualité à l’ULg – qui permettra à chaque service de s’auto-évaluer, de déposer un plan d’action et ensuite, après une expertise externe, de définir une organisation plus concertée sur des bases thématiques… Nous y reviendrons. Et enfin, il convient de poursuivre la politique du bien-être dans l’Institution, via notamment un nouveau règlement de travail qui touchera d’abord le personnel administratif avant d’être étendu aux autres catégories du personnel. * “(…) Dans le cadre de systèmes complexes, l’analyse des risques intègre les infos dans une approche systémique avec une attention particulière aux facteurs humains.” (Extrait du rapport 2007 sur “L’analyse et la gestion des risques dans les grandes entreprises“, publié par l’Institut d’études et de recherche des grandes entreprises).
Propos recueillis par Patricia Janssens
Photos © Jean-Louis Wertz
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants
|