Janvier 2014 /230

Ces plantes qui nous soignent

Conférence le 20 janvier à Verviers

Thym, camomille, verveine, tilleul : ces quelques noms évoquent plutôt un goût de tisane qu’un remède particulier. Et pourtant, ces plantes possèdent des vertus médicinales connues depuis la nuit des temps. C’est cette thématique que Michel Frédérich, chargé de cours au département de pharmacie, abordera à Verviers le 20 janvier prochain, lors d’une conférence introduite par un court-métrage.

PlantesQuiSoignentL’Egypte pharaonique maîtrisait déjà certains savoirs en la matière : un recueil de plantes de l’époque (avec indications thérapeutiques) en atteste. Tout comme la médecine chinoise traditionnelle, la pharmacopée médiévale était totalement basée sur le monde végétal, les “simples” disait-on. Aujourd’hui encore, près de la moitié de nos médicaments sont d’origine naturelle. L’aspirine a été mise au point à partir du saule et de la reine des prés, la morphine est extraite du pavot, les antibiotiques et anti-cholestérols sont des substances naturelles d’origine microbienne et de nouveaux remèdes sont maintenant préparés à partir d’invertébrés marins, les éponges notamment. Par ailleurs, l’emploi des plantes pour des pathologies mineures – la phytothérapie – est revenu à la mode : elles sont en accès libre sous différentes formes, dans les pharmacies, les herboristeries et les grandes surfaces notamment.

L’Agence européenne des médicaments* (EMA) publie une liste de plantes dont l’efficacité médicinale a été vérifiée scientifiquement : le thym est bien un antiseptique, la camomille est antispasmodique et anti-inflammatoire, l’échinacée est efficace contre le rhume et la valériane peut faciliter l’endormissement. « Mais nous avons encore beaucoup à explorer », note Michel Frédérich. C’est bien l’un des objectifs de son laboratoire qui travaille actuellement sur la malaria.

FrederichMichel« Nous étudions les plantes utilisées de manière traditionnelle en Afrique contre le paludisme afin de discerner le composant efficace contre cette maladie, explique Michel Frédérich. Plusieurs projets sont en cours en RDC, au Rwanda, au Burkina Faso à Madagascar et sur l’île de la Réunion. Des scientifiques locaux identifient et sélectionnent les plantes réputées intéressantes dans ce type de maladie et les font parvenir dans notre laboratoire où sont réalisés des tests in vitro. » Avec un double objectif : valoriser les plantes utilisées in situ et concevoir de nouveaux médicaments qui trouveraient leur place à côté de la quinine issue du quinquina et de l’artémisinine extraite de l’armoise.

* voir le site www.ema.europa.eu/ema/ (rubrique Herbal Medecines for human uses)

 

Les plantes qui nous soignent, de la tradition à la médecine moderne

Par Michel Frédérich (faculté de Médecine), dans le cadre des Grandes Conférences de l’ULg à Verviers, le lundi 20 janvier à 20h, à l’Espace Duesberg, boulevard Gérardchamps 7c, 4800 Verviers. En introduction de la conférence, un extrait de film projeté au festival ImagéSanté en 2012 (la prochaine édition du festival aura lieu du 17 au 22 mars).

Contacts : tél.087.39.30.30, site www.ulg.ac.be/conferencesverviers

 

 

Patricia Janssens
Sur le m�me sujet :
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants