Février 2014 /231

Ecrins de sainteté

Une exposition sur les châsses à l’Archéoforum

ArcheoforumDix ans déjà que l’Archéoforum de Liège a ouvert ses portes au public. Un anniversaire que le musée a choisi de fêter à travers une exposition qui marque non seulement sa volonté de diversifier les animations temporaires proposées, mais qui met également en avant les synergies développées depuis de nombreuses années avec le Trésor de la cathédrale de Liège. Intitulée “Châsses. Du Moyen Age à nos jours”, l’exposition est visible jusqu’au 16 mars prochain.

Point de départ de l’exposition, au sens propre comme au figuré, l’âme de la châsse de saint Thierry de Reims trône au centre de la première salle. « Nettoyée, examinée et analysée au Trésor de la cathédrale de Liège dès février 2013, elle nous a véritablement inspiré cette exposition », relate le directeur de l’Archéoforum Julien Maquet. Cette oeuvre est en effet pratiquement unique : « Témoin du sacre des rois de France, elle est pourtant tombée dans l’oubli après la première guerre mondiale et n’a été retrouvée qu’en 2011 au-dessus d’une armoire de la sacristie de l’église Saint-Hilaire », poursuit-il. Faisant face à cet humble mais précieux réceptacle, figure une copie fidèle de la châsse de sainte Ursule conservée à Bruges, réalisée entre 2005 et 2010 par les étudiants de 3e bachelier et 1er master en “conservation-restauration d’oeuvres d’art” à Saint-Luc. Une initiative originale qui souligne la volonté d’ancrer l’exposition également dans le présent. « De nos jours encore, les reliques occupent une place importante dans la dévotion populaire, sont encore utilisées et vénérées lors de fêtes religieuses ou folkloriques. Dans certains villages, elles sont le reflet d’une identité et montrent un attachement au saint patron local », développe Julien Maquet.

Si la première partie du parcours didactique nous permet de comprendre ce que sont ces « écrins de sainteté » et nous montre, en abordant technique, formes et contenu, le caratère fabuleux de ces pièces d’orfèvrerie, la seconde partie insiste sur leur diversité. Sous nos yeux se profilent une série d’exemples remarquables mais peu connus, comme les reliquaires portatifs ou la véritable pièce maîtresse de l’exposition : la châsse de saint Symphorien, remarquable de par sa conservation – c’est la doyenne du genre dans le pays – mais aussi par la technicité et la qualité de ses décors faits, entre autres, de pierres et de métaux précieux ainsi que d’émauxs mosans remarquables.

Chasse-AfficheAidés dans leur visite par des panneaux didactiques, les visiteurs traversent les siècles en moins d’une heure, voyageant entre faits historiques, légendes et croyances populaires.

Le catalogue richement illustré a été coordonné par Philippe George, conservateur du Trésor de Liège et maître de conférences au département des sciences historiques.

“Châsses. Du Moyen Age à nos jours”

Exposition, à l’Archéoforum, place Saint-Lambert, 4000 Liège.

Conférence sur le thème de la cathédrale de Reims, le 4 mars à 18h30, par Patrick Demouy, historien et écrivain français spécialiste du Moyen Age.

Contacts : tél. 04.250.93.70, courriel infoarcheo@idpw.be, site www.archeoforumdeliege.be

Martha Regueiro
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