Février 2014 /231

Modalisa a le sourire

Une start-up liégeoise dans le top 50

Modalisa Technology est une jeune start-up créée voici un peu plus de trois ans par deux ingénieurs en sciences informatiques de l’ULg, Tony Ciccarella et Frédéric Maréchal. Elle est hébergée au WSL, l’incubateur des sciences de l’ingénieur, au Parc scientifique du Sart-Tilman.

Solution générique

Au départ, Modalisa est un logiciel mis au point pour les laboratoires de recherche médicale à l’université de Harvard. Son but premier : permettre l’interconnexion des chercheurs et disposer d’une vue globale et immédiate de l’état d’avancement des travaux. Il a par la suite été perfectionné durant plusieurs années au sein de l’Institut Montefiore de l’ULg. « Aujourd’hui, explique Tony Ciccarella, je préfère parler de plateforme complexe (ou framework) car elle est composée d’une cinquantaine de briques applicatives qui permettent à toute entreprise de modéliser, gérer et optimiser l’ensemble de ses services. »

Ce framework, baptisé “ModaTech”, vise, en effet, tous les secteurs d’activités économiques – de la pharmacie à la finance et l’énergie en passant par l’industrie lourde –, qu’ils soient structurés en PME ou en multinationales. Chacun d’eux peut recourir à la solution de la start-up. « Modalisa est une solution générique, même s’il existe un interfaçage spécifique à certains modules propres aux entreprises », poursuit-il.

L’originalité du produit est que non seulement il fonctionne en temps réel mais encore, sur mobiles, tablettes ou smartphones. Cette immédiateté permet de récupérer tous les résultats au fur et à mesure de leur disponibilité. « Elle permet aussi d’apporter des corrections à des processus en cours ou de modifier l’ordre des tâches sur une base réellement objective, complète Frédéric Maréchal, et ce en parfaite harmonie et sans aucun contre-effet possible. » Modalisa fournit ainsi aux entreprises une vision globale et un contrôle intelligent de leurs activités afin d’optimiser leurs comportements. Conséquence : une amélioration de leur efficacité grâce à ces solutions innovantes. Et ce, souligne Frédéric Maréchal, « sans qu’elles doivent prendre en compte des informations obsolètes, que ce soit de quelques jours parfois, de plusieurs semaines souvent ».

Big Brother ?

Si d’aucuns pourraient penser que cette surveillance continue s’apparente à une pression sur le travailleur, Tony Ciccarella le dément fermement : « Le fait qu’un employé se sente surveillé ou observé par son supérieur au travers de modalisa est faux et nous insistons chaque jour sur ce point qui nécessite un énorme travail didactique puisque nous ne surveillons absolument pas la personne, mais nous essayons d’apporter toutes les clés pour améliorer son travail, ce qui est une tout autre approche. » Il s’agit donc bel et bien d’une vision globale au sein de l’entreprise pour éviter les redondances et réduire le coût que celles-ci engendrent annuellement. L’outil, qui participe d’une démarche volontariste, permet ainsi d’apporter une valeur ajoutée à la société.

C’est sans aucun doute pour cette raison qu’en juin dernier Modalisa s’est retrouvé dans le “top 50” des entreprises les plus innovantes au salon TiEcon, organisé dans la Silicon Valley. « Plus de 1400 entreprises étaient candidates et nous avons été sélectionnés dans la catégorie “mobile” », se réjouissent les cofondateurs. Cette reconnaissance leur permettra de faire entrer des capitaux étrangers au sein de leur start-up puisque celle-ci ne fonctionne, actuellement, que sur fonds propres.

Si Modalisa envisage son déploiement aux Etats-Unis dans quelques mois et à Singapour à l’horizon 2016, le siège social restera cependant toujours dans la Cité ardente car, comme le clament ceux qui ont été promus en septembre 2013 chevaliers de l’Ordre du mérite wallon, « Liégeois nous sommes et Liégeois nous resterons ».

Informations sur le site www.modalisa-technology.com

Pierre Demoitié
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