Février 2014 /231

Faut-il pousser Mémé dans les orties ?

Bataille oratoire : Myriam Leroy et Nicolas Vadot dans le jury

Un proverbe russe dit que “parole n’est pas flèche et n’en perce que mieux“. Si elle n’en a pas fait son antienne avant de libérer sa faconde devant un amphithéâtre tout ouïe, la grande gagnante du concours d’éloquence et de dissertation de l’année passée devait bien avoir en elle quelques fragments de cette docte parole. De fait, « c’est venu le jour même », se souvient Laura Deru, qui avait alors tout raflé : meilleure dissertation, prix de l’éloquence et prix du public (respectivement 250, 350 et 150 euros). « Je ne m’attendais pas à être aussi à l’aise. C’est ma volonté de rester moi-même qui avait fonctionné, mais aussi le fait que le public se soit montré adéquatement réactif, aux bons moments. Si on veut en faire trop, en surjouant, on perd un aspect naturel qui demeure plus agréable à entendre. »

C’est donc un texte léger, accessible et pas trop intellectuel, pigmenté d’un peu de fond juridique, qui avait permis à cette avocate stagiaire d’atteindre trois fois sa cible et de tester ses qualités oratoires devant le public de sa Faculté, avant de prendre la décision de les libérer dans les prétoires à l’entame de sa vie professionnelle. « Il s’agit effectivement d’un des objectifs poursuivis, confirme Christophe Deprez, chercheur à la faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie et organisateur de cette joute oratoire facultaire. Mais c’est aussi l’occasion de rassembler étudiants, professeurs, assistants et chercheurs dans un cadre fédérateur et convivial au moment de la grande finale du 21 février à l’amphi Portalis. »

Le concours comprend en effet deux volets. Dans un premier temps, les étudiants sont invités à rédiger un texte de quelques pages sur un thème imposé. Cette année, “Faut-il pousser Mémé dans les orties ?” apparaît aussi subtil que le précédent “Le Père noël est-il une ordure ?”. Volontairement décalée, cette thématique tend il est vrai à permettre aux participants d’envisager leur dissertation selon des approches très variées, des plus fantaisistes aux plus conventionnelles. Dans un second temps, les étudiants (quatre ou six) ayant proposé les meilleurs textes ont l’occasion de les présenter oralement lors de la finale. Théoriquement ouvert à tous, l’événement est présidé par un jury composé de cinq membres du personnel scientifique et de deux invités extérieurs à la Faculté. En l’occurrence, il s’agira de Myriam Leroy (journaliste belge, chroniqueuse à la RTBF et sur Canal+) et du caricaturiste Nicolas Vadot (qui officie au Vif et à l’Echo).

« Nous avons reçu neuf textes », précise Christophe. Si peu ? « Le concours n’est ouvert qu’aux étudiants de master, afin que le travail ne s’avère pas trop lourd pour le jury. Nous avons en réalité une douzaine d’inscrits, mais tous n’ont pas rendu leur texte. » Reste qu’une centaine de personnes viennent constituer chaque année un public avide de verve et de gentilles promenades discursives, plutôt que de diatribes perfusées à l’intellect.

Faut-il pousser Mémée dans les orties ?

Concours facultaire de dissertation et d’éloquence, le vendredi 21 février, à 17h, à l’amphithéâtre Portalis, faculté de Droit (bât. B31), Sart-Tilman, 4000 Liège.

Contacts : courriel christophe.deprez@ulg.ac.be

Fabrice Terlonge
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