Albert Corhay

Pensée – Savoir – Créativité – Innovation

Quelles sont vos grandes priorités pour l’Université ?
J’ai défini trois axes prioritaires pour le mandat 2014-2018. Il faut d’abord garantir la pérennité de l’ULg. Cela se fera en partant de ses spécificités, en tout premier lieu le lien incontournable entre l’enseignement et la recherche. L’équilibre financier de notre institution est un autre paramètre essentiel, indispensable à tout développement. Mais nous construirons un nouveau modèle financier, global et solidaire, qui permettra de maintenir nos domaines d’excellence en termes d’enseignement et de recherche tout en soutenant les domaines porteurs et attractifs.

Le deuxième axe sera évidemment la mise en place du pôle académique de Liège-Luxembourg. Désormais, nous devrons travailler de concert avec les Hautes Ecoles, dans le souci de l’étudiant. Un des enjeux sera bel et bien de développer de nouvelles formes de collaboration tout en y affirmant nos spécificités universitaires. Nous aurons un rôle-clé à jouer. Nous devons en être conscients.

Quant au troisième axe, il concerne l’ancrage territorial. Celui-ci est devenu un enjeu, mieux encore, une priorité pour l’avenir même de notre région et de notre Université. Une université se doit d’être ouverte, et l’ULg plus que toute autre. Elle doit former des citoyens responsables, mener une recherche transdisciplinaire d’excellence, assurer des services à la société et veiller au bien être de toute la communauté universitaire. L’ULg doit former des personnes au profil intellectuel polyvalent, à l’esprit critique, des universitaires capables de mettre leurs connaissances au service d’une société toujours plus complexe et en évolution permanente.

Enseignement et recherche sont étroitement liés.
Ce sont les deux piliers de l’Alma mater. Il ne faut pas se voiler la face : les ressources des universités vont en diminuant. Il n’est plus possible de proposer toutes les formations dans chacune des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles au risque de voir baisser leur qualité. L’ULg, comme les autres universités d’ailleurs, décidera de concert d’amplifier ses pointes d’excellence. Nous le ferons collégialement en détectant les secteurs d’avenir à soutenir, en repensant nos formes de collaboration avec l’ensemble de nos partenaires. Chaque membre de notre communauté universitaire y trouvera une place. Accepter de réfléchir de cette manière, c’est reconnaître nos atouts et aider également les chercheurs à participer aux grands programmes de recherche européens : c’est essentiel. Nous maintiendrons un enseignement de qualité, spécifique, parce qu’il s’appuiera sur une recherche de qualité. Plus que jamais, nous trouverons là notre identité dans un nouveau paysage institutionnel. Le changement ne se décrète pas : il se construit au quotidien.

Je pense que nous devrons aussi nous interroger sur la population étudiante issue, en très grande majorité, de la région de Liège-Luxembourg. Dispenser des cours – voire des cursus entiers – en anglais est certainement une voie à investiguer dans quelques domaines privilégiés. Non seulement parce que l’anglais est indispensable dans de multiples pans de la vie professionnelle, mais encore parce que cette formule peut attirer à Liège des étudiants du monde entier.

Vous mettez aussi l’accent sur l’innovation ?
C’est une priorité pour notre région, pour notre économie. Les spinoffs témoignent de notre capacité d’innovation, le projet “Verdir” également. A mon sens, l’ULg doit continuer dans cette voie d’ouverture vers la société. En sciences humaines également : la jeune Maison des sciences de l’homme, qui participe pleinement de cette volonté de débats et d’échanges avec la société, en est un bel exemple.

Quelques mots sur la gouvernance de l’Université ?
Je me présente seul puisque le conseil d’administration a décidé que l’élection ne concernerait que le Recteur. Mais je prône la transparence et je me présente en équipe avec trois vice-recteurs ayant une longue expérience de notre Institution et aux compétences complémentaires : le Pr Eric Haubruge, pour l’enseignement et le développementdes sites, le Pr Rudi Cloots, pour la recherche, et le Pr Freddy Coignoul, pour la qualité.

Un campus durable, est-ce un objectif pour vous ?
C’est un objectif fondamental, dans la mesure de nos moyens. La mobilité au Sart-Tilman est notamment un enjeu crucial que la Ville et la Région devront rencontrer, car il faut tenir compte des milliers d’étudiants et de professeurs qui fréquentent chaque jour le campus.

Quelle place pour les femmes à l’ULg ?
L’ULg, en tant qu’Université publique et pluraliste, est par définition fortement attachée à la diversité. A ce titre, elle doit, plus qu’une autre, éviter toute discrimination. La faible proportion de femmes au sein du corps académique doit attirer notre attention. En 2013 cependant, sur 27 nominations de chargés de cours, 14 étaient des femmes. Certes, on ne retrouve pas du tout la même proportion dans les promotions académiques. Nous devons donc rester attentifs, le chemin est donc encore long, mais nous sommes sur la bonne voie.

Voir le programme complet sur le site www.ulg.ac.be/elections-recteur2014 et sur www.albertcorhay.be

>>> (Petit) questionnaire de Proust

Quelles sont vos plus grandes qualités ?
Etre proche et à l’écoute des personnes, m’engager et prendre mes responsabilités.
Quel est votre héros dans la fiction ?
Dylan Stark.
Quelle est votre héroïne dans l’histoire ?
Marie Curie.
Quelle serait votre devise ?
“Faire ce que l’on veut mais le faire bien !”