L’ancien monde ébranlé

ATTENTION : Nous sommes au regret de vous annoncer que cette conférence est annulée et reportée à une date ultérieure.

Le cercle Concorcet de Liège recevra le mercredi 23 avril Alexandre Adler, historien et journaliste français spécialiste des relations internationales, qui rapprochera dans une même analyse “printemps arabe” et “hiver ukrainien”, deux “crises qui bouleversent l’ancien monde”. Le point de convergence ? La démocratie.

Alexandre Adler, c’est d’abord un personnage débattu. Ancien directeur éditorial du Courrier international et journaliste au Monde qu’il quitte bruyamment en 2002 pour Le Figaro, il est reconnu par les uns pour son expertise en matière de géopolitique et on lui ouvre à ce titre de nombreux espaces pour y livrer ses commentaires. D’autres, plus méfiants, lui reprochent, au-delà de ses “retournements de veste politiques”, d’avoir son mot à dire sur tout et partout, dans des chroniques trop nombreuses pour être solidement étayées et alors même qu’il occupe le poste de directeur scientifique de la chaire de géopolitique à l’université Paris-Dauphine. Adler figure parmi les “intellectuels médiatiques” et devise surtout, ces jours-ci, sur les ondes d’Europe 1.

Bien entendu, la “nouvelle guerre de Crimée”, à peine entamée, l’a déjà fait réagir dans plusieurs médias d’information. Sur Europe1, mais aussi France5, France Inter, France Culture, dans L’Opinion ou encore Le Point. L’Europe contemporaine d’Alexandre Adler souffrirait d’un « problème majeur : l’Islam. L’Europe connaît évidemment une immigration forte, mais la politique étrangère d’un pays comme la France est d’abord déterminée par un monde musulman en effervescence, où d’ailleurs l’Iran et la Turquie sont des enjeux plus grands que le monde arabe proprement dit ». Quant à la Russie, seconde pierre dans la botte européenne, il s’agit surtout d’un « grand espoir pour l’Europe qui se veut puissante face aux Anglo-Saxons, mais un espoir pour l’instant déçu en dépit de quelques embellies. La Russie a été reprise en mains – de fer – par Poutine ».

Le point de convergence de ces enjeux politiques ? « C’est évidemment la démocratie, qui n’avance pas de manière rectiligne mais progresse tout de même, explique Adler qui mettra en parallèle, lors de son passage à Liège, les poussées démocratiques ukrainiennes, qui sont en train de tourner au vinaigre et la convergence intellectuelle et morale entre le monde de l’Islam et l’Europe sous la forme de revendications de démocratie et, parfois, de laïcité. Prenez la Turquie : les manifestations à Istanbul émanaient de la jeunesse laïque. Voyez aussi l’élection du dernier président iranien. Même si c’est ambivalent, on assiste à une poussée incontestable de démocratisation dans le monde musulman. »

De ces deux enjeux politiques dépendra, selon Alexandre Adler, l’avenir diplomatique de l’Europe.