Mai 2014 /234

La recherche s’émancipe

Bilan positif pour les conseils sectoriels de la recherche

Souvenons-nous : en décembre 2009, le recteur Bernard rentier décide de doter le Conseil universitaire de la recherche (CUR) d’une assistance nouvelle. Trois conseils sectoriels transdisciplinaires sont ainsi créés (sciences humaines, sciences de la santé, sciences et techniques) afin d’aider le CUR dans ses différentes missions, notamment celle d’octroyer les subsides aux projets de recherche. C’était l’une des mesures proposées dans le “Projet ULg”, laquelle visait à mieux distinguer, en interne, les missions de recherche et celles d’enseignement tout en spécifiant les flux financiers affectés aux unes et aux autres.

Evaluation

D’abord sous la direction du vice-recteur à la recherche Pierre Wolper, les conseils sectoriels – qui comptent chacun 12 membres – ont ensuite été placés sous la responsabilité de présidents élus pour quatre ans : Vinciane Pirenne (maître de recherche au Frs-Fnrs en faculté de Philosophie et lettres) pour le domaine des sciences humaines, le Pr Alain Vanderplasschen (faculté de médecine vétérinaire) pour celui des sciences de la santé et le Pr Edwin de Pauw (faculté des sciences) pour celui des sciences et techniques.

La volonté affichée du recteur était d’insuffler une culture de la recherche plus dynamique à l’ULg et de susciter des projets plus ambitieux, plus novateurs. En pratique, depuis cinq ans maintenant, chaque conseil sectoriel est amené à se prononcer sur la qualité des projets candidats à un subside interne. Chaque dossier est examiné par trois (ou quatre) évaluateurs désignés au sein des conseils sectoriels, lesquels transmettent ensuite une note détaillée à l’administration recherche et développement (ARD). Outre l’instruction préalable des dossiers, l’ARD a en effet pour tâche de préparer le travail d’évaluation avant la réunion de chaque conseil sectoriel qui, après délibération, procède à un classement des dossiers. L’ensemble des propositions est alors discuté au CUR. Dans le cas des “Actions de recherche concertées” et de l’instrument “Post-doc-in”, des évaluateurs extérieurs à l’ulg remettent également un avis.

En cinq ans (2010-2014), près de 70 millions d’euros ont été consacrés à la recherche à l’ULg : une moitié environ a été affectée aux frais de fonctionnement et d’équipement, l’autre moitié aux mandats de recherche. « Selon moi, l’une des retombées positives de cette nouvelle structuration est la reconnaissance d’une même légitimité pour les trois secteurs, note Vinciane Pirenne. Même si nous avons des méthodes et des objets différents, nous faisons tous, en tant qu’enseignants-chercheurs ou chercheurs-enseignants, le même métier. En sciences humaines, il est manifeste que ce nouveau processus de décision a été une puissante motivation à déposer davantage de projets et que la prise en compte de ce secteur dans sa globalité en CUR lui a donné un poids que les Facultés en ordre dispersé n’avaient pas. »

« Notre ambition commune était d’établir un classement des dossiers selon le seul prisme de l’intérêt scientifique, explique le Pr Alain vanderplasschen. Nous avons soutenu, dans une collaboration intersecteurs très harmonieuse, les projets de qualité à haut potentiel tout en favorisant les thèmes porteurs, les initiatives originales, les domaines en devenir. En cela, je pense pouvoir dire que nous avons joué notre rôle de partenaire dans la définition d’une stratégie de recherche de notre Institution. » en cinq ans, 1674 dossiers ont été introduits et 912 ont été financés.

Collaborations

La démarche a été bien comprise par les chercheurs. « Les dossiers en lice ont été plus nombreux et de meilleure facture chaque année : ils étaient mieux argumentés et plus ambitieux. Par ailleurs, le processus a engendré une multiplication des collaborations transdisciplinaires, ce qui était aussi le souhait du Recteur », témoigne le Pr Edwin de Pauw qui remarque également que la voix du CUR a été mieux entendue dans l’institution.

Les trois présidents se réjouissent du bon fonctionnement de la structure, même s’il faudra assurément tirer profit de l’expérience acquise pour l’améliorer encore car l’évaluation est une tâche complexe et difficile. Quoi qu’il en soit, en remettant un avis sur les projets et le profil des chercheurs, les instances de la recherche estiment renforcer ainsi la qualité de la formation universitaire à l’ULg et participer à son rayonnement international.

Patricia Janssens
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