Immigration, ici et là

Comment l’immigration transforme-t-elle les nations d’origine au sud et les sociétés d’accueil au nord ? Quels rôles jouent les migrants partagés entre les différents pays ? Quels liens maintiennent-ils et comment ? Toutes ces questions ayant notamment trait au transnationalisme seront abordées les 14, 15 et 16 mai lors de la conférence internationale de clôture du programme “tricud”, un projet d’actions de recherche concertées autour des concepts d’immigration, d’identité et de transnationalité. Ces journées d’étude marqueront à la fois l’aboutissement et le point culminant des thèses menées durant quatre ans par les doctorants issus des trois centres de recherche de l’institut des sciences humaines et sociales de l’ulg.

Quatre axes, quatre thèses

L’idée de fédérer des chercheurs issus d’horizons divers autour de la thématique commune du transnationalisme et, plus largement, de la dynamique de l’immigration ainsi que de son incidence sur les pays d’accueil et d’origine des migrants, a germé au Cedem, notamment avec Hassan Bousetta et Marco Martiniello, directeur du centre et spécialiste de l’ethnicité. très vite, d’autres chercheurs comme gauthier Pirotte et marc Poncelet pour Pôle sud et Marc Jacquemain pour le Cleo ont rejoint cette initiative qui se veut expressément multidisciplinaire et ouverte sur le monde. « En faisant intervenir des anthropologues, des politologues et des sociologues, nous voulions susciter un croisement des disciplines et un dialogue entre jeunes chercheurs et scientifiques plus expérimentés », expose Marco Martiniello. La mécanique s’est alors mise en place et le projet a véritablement pris son envol en octobre 2009, grâce à l’octroi de financements par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Tricud a en conséquence donné vie à quatre thèses de doctorat. Petar Kovincic, attaché au Cleo, a exploré la dynamique des identités et notamment l’attitude à l’égard des migrants. Bénédicte meyers, liée à Pôle Sud, a travaillé sur les relations entre la Belgique francophone et un quartier précis de Kinshasa. Fatima Zibouh s’est concetrée, sur la diversification culturelle dans le champ artistique et, plus particulièrement, sur la façon dont les artistes d’origine étrangère et leurs productions culturelles circulent. Quant à Caroline Zickgraf, elle s’est focalisée sur les migrations, le développement et le transnationalisme entre le nord du maroc et la Belgique. Son questionnement portait plus précisément sur le type d’échanges et de liens entrete- nus entre les migrants de la localité d’Oujda et leurs familles. Cette jeune chercheuse originaire des Etats-Unis et détentrice d’un master en histoire spécialisé en migrations de l’université de Leiden a intégré le Cedem à la suite d’un appel international lancé par l’ULg.

Vers une valorisation des recherches

Au terme de ces quatre années d’émulation scientifique, le travail accompli par l’équipe sera présenté lors de la conférence internationale de clôture du colloque. L’événement se déclinera en trois temps : une soirée-débat agrémentée d’une mini-foire du livre aura lieu le 14 mai dans le nouvel “espace ULg Opéra” du centre-ville. Les deux journées suivantes, dans la salle des professeurs place du 20-Août, viseront à valoriser les recherches des doctorants, à les confronter à d’autres études et à favoriser les rencontres avec des sommités autour de deux thématiques : “Transnational practices and identities” et “Identities dynamics and cultural diversification”. L’anthropologue américaine Nina Glick-Schiller (université de Manchester) et l’anthropologue Steve Vertovec (université d’Oxford et du Max Planck institute), tous deux mondialement réputés dans le champ du transnationalisme, seront présents en qualité d’orateurs invités.