Mai 2014 /234
Sorties de presseChristophe Bechet En cette année centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, Christophe Bechet, assistant à l’ulg et spécialiste de l’histoire du premier conflit mondial, publie un ouvrage sur le stratège allemand Alfred von Schlieffen. Schlieffen ? tout le monde ou presque sait de qui il s’agit et surtout n’a guère de doutes sur son “œuvre” : le plan d’attaque de l’armée allemande en 1914, prévoyant la traversée de notre pays pour écraser la France avant de se retourner contre la russie ! Une vision quelque peu réductrice, fausse même à certains égards, mais qui se répandra sans doute encore longtemps. Sauf à lire le très intéressant ouvrage de Christophe Bechet. L’auteur nous y fait rencontrer un personnage à la pensée bien plus souple que le cliché de l’officier prussien au casque à pointe ne nous le laisse imaginer. Il nous dévoile surtout l’importance des plans dans la stratégie allemande et leurs nécessaires mises à jour successives en fonction des évolutions technologiques (les chemins de fer, l’armement, etc.), mais aussi politiques (les alliances, les forces et faiblesses de chacun). Et d’en arriver ainsi au plan d’invasion de 1914. Qui n’est pas signé par schlieffen (mort l’année précédente) mais par son successeur, Moltke. Certes, celui-ci s’appuie sur les travaux de schlieffen – d’où sans doute la confusion – mais il en diffère tout de même à bien des égards dans l’exécution. Ainsi, par exemple, alors que Schlieffen prévoyait aussi l’invasion des Pays-Bas, Moltke se gardera bien de céder à cette tentation. Avec une conséquence importante pour liège : puisque le mouvement de l’aile droite doit se limiter au territoire belge, il faut exploiter au mieux et au plus vite les voies de communication de notre pays. Moltke inclut donc la prise rapide de liège selon le scénario d’un coup de main (Handstreich). Voir le site www.reflexion.ulg.ac.be (rubrique société/histoire) --- Jacobo de Regoyos “Ceci n’est pas un pays”, dirait magritte. Quand le sentiment de vivre dans un pays imaginaire est aussi fort, la Belgique se transforme en “Belgistan”, un des etats les plus complexes et surréalistes du continent. Certains disent qu’il est le laboratoire de l’europe, aujourd’hui il est le laboratoire du nationalisme européen. Au terme d’une 6e réforme de l’état, l’avenir de la nation belge est incertain. Au moment où la séparation du pays est évoquée dans les médias, les responsables politiques palabrent et la division du pays prend forme concrètement dans la rue. Les Flamands ne parlent plus le français et les francophones ne parlent pas le néerlandais. Les partis politiques sont divisés linguistiquement, on ne regarde pas les mêmes films ni les mêmes chaînes de télévision au nord et au sud du pays, pas plus qu’on ne lit les mêmes livres. Les mariages mixtes sont exceptionnels ! En quoi les événements en Belgique affecteront-ils l’avenir de l’europe ? Si le pays éclate, ses frontières intérieures et celles de l’union seront modifiées, servant ainsi de modèle aux autres nationalismes. L’ouvrage où tout cela est évoqué nous présente l’évaporation d’un pays à feu doux. Un processus d’autant plus fascinant qu’il se joue dans un etat fondateur de l’union européenne et que sa capitale est le siège des institutions communautaires. Le futur proche de la Belgique, laboratoire du nationalisme, marquera profondément l’avenir du continent. Jacobo de Regoyos est journaliste, en poste à Bruxelles depuis 16 ans. Après avoir travaillé pour des médias comme le quotidien espagnol el mundo et Tele 5, il est actuellement correspondant pour la radio Onda Cero. Il obtint son diplôme de journalisme à l’université San Pablo CEU (Madrid) et remporta en 2001 le prix du journalisme Salvador de Madariaga, considéré comme un des plus prestigieux en Europe. Son ouvrage Belgistán, el laboratorio nacionalista a attisé la curiosité de nombreux Espagnols. La traduction française est publiée aux Presses universitaires de Liège. A voir sur le site des Presses universitaires de Liège. --- Bernadette Mérenne-Schoumaker Pour Bernadette Mérenne-Schoumaker, professeur émérite de géographie économique à l’ULg, l’objectif du dossier consacré aux ressources énergétiques et minérales est « de permettre de comprendre en quoi les matières premières énergétiques et minérales sont un enjeu important du XXIe siècle et, parallèlement, une clé de lecture du monde, de ses tensions et de ses défis ». Cette clé d’analyse, l’auteur la détaille sous quatre aspects, lesquels structurent l’ouvrage : les tensions sur les marchés, la mondialisation, les nouveaux jeux géopolitiques et enfin les enjeux sociétaux et environnementaux. Précisons que l’ouvrage est divisé en deux parties : tout d’abord un dossier général, puis des exemples et précisions détaillés sur une double page, expliqués à l’aide d’une infographie très riche, claire et diversifiée, comme toujours dans cette remarquable collection. Des tensions ou conflits qui n’éclatent pas seulement pour des questions d’appropriation, de fournitures ou de prix. Pour l’auteur, « les récents défis relatifs aux matières premières exacerbent les tensions entre biens publics et biens privés, entre bien-être collectif et intérêts particuliers ». En clair, l’avenir verra s’opposer deux conceptions : exploitation et consommation à tout-va ou nouveau modèle de développement. A chacun de choisir. mais pour cela, mieux vaut être informé et c’est le rôle d’un ouvrage comme celui-ci. Voir le site www.reflexions.ulg.ac.be/energiesminerais
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