Des matériaux et des hommes

Le credo d’Angélique Léonard, présidente du département de chimie appliquée, est plutôt environnementaliste. elle parlera volontiers d’analyse de cycle de vie (ACV), de gestion environnementale, de “chimie durable”. et pour cause : l’unité “procédés et développement durable” qu’elle dirige au sein du laboratoire de génie chimique s’intéresse à deux thématiques environnementales principales, le traitement des boues générées dans les stations d’épuration et l’évaluation de l’empreinte environnementale de procédés, produits par analyse de cycle de vie.

Procédés durables

Une fois toutes les étapes de chercheur au Fnrs franchies, une charge de cours en génie chimique des procédés durables s’est ouverte pour elle, incluant des activités de recherche sur l’analyses du cycle de vie*. Dans le même temps, elle a poursuivi ses recherches sur les boues et les techniques novatrices de séchage afin d’en réduire au maxi- mum le coût énergétique.

Son laboratoire compte une dizaine de chercheurs et est fortement impliqué dans les différents programmes de recherche financés par les autorités publiques. « Nous sommes actuellement plongés dans les appels de Greenwin, le pôle de compétitivité vert de la Région wallonne et du Feder », annonce- t-elle. toujours en collaboration interacadémique, « mon labo participe au certificat interuniversitaire en gestion stratégique du carbone, une formation de l’ULg et de l’UCL. » Avec sandra Belboom, qui a réalisé sa thèse en ACV, il est aussi impliqué dans un master en génie énergétique durable dispensé par la Haute ecole libre mosane (gramme). Son équipe réalise également de nombreuses prestations pour des entreprises.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’elle est aussi à la manœuvre dans l’organisation du congrès “society and materials”, lieu d’échanges entre professionnels du secteur, issus des mondes académique et industriel. « Ce congrès de haut niveau est initiée par un réseau constitué d’équipes de recherche internationales et né à l’initiative d’un consortium de producteurs de matières premières, qu’il s’agisse de métaux ferreux ou non, de béton, de verre, de plastique ou de composites, dans lequel on retrouve, par exemple, Arcelor », précise Angélique léonard. Ces matériaux structurels participent pleinement de notre économie et, par- tant, de nos sociétés.

Etat de l’art et du terrain

« Tous nos congrès se tiennent dans des régions fortement marquées par l’industrie », poursuit sandra Belboom, chercheuse au département de chimie appliquée et cheville ouvrière du séminaire. en effet, après Aix-la-Chapelle, nancy et séville, c’est à liège que se tiendra, les 20 et 21 mai prochains, ce congrès de deux jours auquel plus de 100 participants sont attendus. Il s’adresse tant aux académiques qu’aux industriels qui veulent s’informer sur les avancées dans cette matière, en méthodologie notamment, afin de les reproduire dans leur entreprise. On y trouvera aussi le secteur de la construction (ingénieurs, architectes, etc.), des experts en marketing, des sociologues ou encore des policy makers.

Le programme du congrès, conçu par un comité scienti- fique, comporte un volet consacré à l’analyse du cycle de vie environnementale. Les orateurs présenteront l’état de l’art au travers de cas concrets et à chaque fois suivant une thématique liée à un matériau : le verre, l’acier, les ressources minérales, etc. Un autre volet sera consacré à l’analyse de flux de matières, complémentaire de la première. Diverses thématiques annexes de nature économique et sociétale se grefferont encore au cours de la rencontre. « Elles viendront complé- ter l’aspect environnemental de ce congrès pour former les piliers du développement durable », conclut Angélique léonard.

* L’analyse du cycle de vie permet de quantifier les impacts d’un produit, d’un bien, d’un service ou d’un procédé depuis l’extraction des matières premières qui le composent jusqu’à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d’utilisation, soit “du berceau à la tombe”.