Mai 2014 /234

Pas à pas vers un arthropôle

Augmentation de capital pour Synolyne Pharma

Synolyne Pharma a vu son capital augmenter de pas moins de 3,3 millions d’euros, grâce à de nouveaux investis- seurs. Cette manne financière devrait donner des ailes aux projets de la spin-off de l’ulg. Parmi ceux-ci, la création avec d’autres acteurs économiques et institutionnels d’un pôle régional dédié à l’arthrose.

Développements

Créée en 2012, synolyne Pharma développe et commercialise des dispositifs médicaux à base de biomatériaux innovants d’origine non animale, destinés aux soins de plaies, à la médecine régénérative, mais aussi au domaine articulaire, dont l’arthrose. « Avec l’unité de recherche sur l’os et le cartilage de l’Université (Uroc), Synolyne Pharma a mis au point un hydrogel d’origine végétal, issu des champignons de Paris. Le chitosane qui en est retiré est purifié et transformé en micro-billes qui seront contenues dans cet hydrogel, explique le Pr Yves Henrotin, directeur de l’uroc et par ailleurs président de synolyne Pharma. Cet hydrogel a la particularité d’être liquide à température ambiante et visqueux à température corporelle. Il peut donc être injecté facilement dans l’articulation et compenser la disparition du liquide synovial dont il possède les propriétés, afin de traiter ainsi l’arthrose par exemple. »

La récente augmentation de capital devrait donc permettre à synolyne Pharma de développer ses produits, son marché, mais aussi ses projets et, pourquoi pas, participer plus encore à la création d’un “arthropôle”, comme l’ambitionne le Pr Henrotin : « J’ai déjà pu constater qu’il existe, en région wallonne, une multitude d’acteurs impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans la santé articulaire. Pourquoi ne pourrait-on pas fédérer toutes ces compé- tences complémentaires au sein d’un pôle d’ex- cellence ? De la recherche – fondamentale et appliquée – à l’ingénierie, en passant par les études cliniques, la fabrication, la commercia- lisation... Chaque acteur apporterait ainsi sa pierre. Nous pourrions de la sorte gagner du temps et donner un coup de fouet à la recherche et au développement de solutions thérapeu- tiques dans les maladies ostéo-articulaires. »

Accélérer l’innovation

Ce projet pourrait donc prendre appui sur la collaboration déjà existante entre synolyne Pharma et Artialis, société née en 2010 : « Artialis a déjà pour vocation de développer des biomarqueurs contre l’arthrose et les troubles musculo-squelettiques, ajoute Yvers Henrotin. Elle développe et commercialise des kits de diagnostic pour surveiller l’efficacité des traitements et pronostiquer l’évolution de la maladie. Ce type de biomarqueurs ouvre donc la voie à une médecine personnalisée. Cette spin-off mène également des essais précliniques et cliniques pour l’industrie pharma- ceutique ou agro-alimentaire qui commercia- lisent des compléments alimentaires contre les maladies articulaires. »

La collaboration implique déjà l’uroc, le service de rhumatologie du CHU Sart-Tilman et les deux spin-offs. « Une ouverture à d’autres sociétés est donc souhaitée pour favoriser une recherche translationnelle au profit des patients et, c’est loin d’être exclu, dans le domaine vétérinaire par exemple », poursuit le Pr Henrotin. Car les cerveaux, ce n’est pas cela qui manque, mais le concept doit pouvoir parvenir à la production et la commercialisation. « Le seul développement dans les universités n’est pas suffisamment proche de la réalité industrielle. Il faut pouvoir intégrer les entreprises pour com- prendre les exigences industrielles et ainsi passer du projet à la réalisation. »

Les premiers contacts ont été pris et l’enthousiasme semble être de mise dans les entreprises concernées : cet “arthropôle” pourrait devenir une première mondiale. « A ma connaissance, pareil pôle en matière de santé ostéo-articulaire n’existe pas encore. Il pourrait ainsi faciliter l’accès à des crédits pour la recherche, notamment européens, et attirer des entreprises privées du secteur phar- maceutique. Cette complémentarité permettra de développer des outils utiles pour d’autres prestataires de services et de poursuivre notre recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée », conclut le professeur.

Informations sur le site www.synolyne-pharma.com

Carine Maillard
Photos © JPC-Prod-Fotolia.com
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