Mai 2014 /234

Biomedica

Après avoir été organisé dans différentes villes de l’Euregio Meuse-Rhin dont Liège, c’est à Maastricht que le salon Biomedica se tiendra les 17 et 18 juin prochains. Plusieurs liégeois y exposeront leurs recherches. Parmi eux, Christophe Phillips présentera un outil informatique capable de prédire un diagnostic.

“Neurostimulation périphérique non-invasive dans le traitement des maux de tête”, “tests in vitro dans la formation de thrombus”, “surveillance non invasive et continue de la pression sanguine”, “Assistance d’un poumon extracorporel audelà de l’insuffisance respiratoire aigüe” : la seule lecture des intitulés des exposés du salon Biomedica donne amplement le ton. L’événement international s’adresse à un public de professionnels. Des scientifiques spécialistes des biotechnologies et des représentants du monde des affaires, comme le résume le slogan de cette 8e édition intitulée “Where Business Meets Science”.

Parmi les orateurs liégeois (l’ULg est partenaire de la manifestation), l’ingénieur Christophe Phillips. le titre de son étude peut lui aussi sembler hautement pointu : “Analyse multivariée des images du cerveau et diagnostic assisté par ordinateur”. Pourtant, son exposé – comme celui de ses collègues – concerne des réalités concrètes, touchant aux maladies de Parkinson et d’Alzheimer. deux maladies pour lesquelles il est encore difficile de poser le bon diagnostic. « Dans le cas d’Alzheimer, les troubles cognitifs moyens (perte de la mémoire, désorientation...) conduiront seulement dans la moitié des cas au développement de la maladie, détaille le chercheur FNRS, chargé de cours adjoint à l’institut Montefiore. C’est la même chose pour Parkinson : les troubles constatés peuvent aussi conduire au développement d’une maladie apparentée. Parfois, il n’y a qu’à l’autopsie que l’on peut déterminer s’il s’agissait d’un type de Parkinson ou d’un autre. »

L’outil développé par Christophe Phillips permettrait de poser un diagnostic plus rapide grâce à un programme informatique repérant des “signes” invisibles à l’œil nu. Cet algorithme analyserait tous les pixels d’une image prise lors d’un Pet-scan et, grâce à un “entrainement”, serait capable de détecter à quel type de maladie le patient est confronté. « Prédire, c’est mieux que d’être mis devant le fait accompli, estime le chercheur. C’est aussi important pour la mise en place d’un traitement adapté. Mais le médecin devra toujours garder la main. » Aucun programme informatique ne pourra en effet éviter une marge d’erreur. Petite ou grande : tout dépendra de l’entraînement préalable. Plus l’outil aura analysé de données complètes venant de patients diffé- rents, plus sa prédiction sera précise. Mais la tâche n’est pas simple : l’image peut comporter du “bruit”, des données peuvent manquer, un Pet-scan n’est pas forcément réalisé quand le diagnostic est évident.

Pour le moment, les recherches de Christophe Phillips sont encore au stade de l’expérimentation. Un premier test a été réalisé grâce aux données de 120 patients qu’il aura fallu plus de... cinq ans pour réunir. Le développement d’un logiciel utilisable par les médecins sera donc un long processus. Qu’une éventuelle rencontre réalisée dans le cadre du salon Biomedica pourrait peut-être “booster ”?

“Where Business Meets Science”

Salon Biomedica 2014, les 17 et 18 juin, au MECCC, Forum 1000, 6229 Maastricht. Inscriptions à tarif préférentiel pour les membres de l’ULg.

Contacts : tél. 04.349.85.03, courriel s.robert@ulg.ac.be, site www.biomedicasummit.com

Mélanie Geelkens
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