Novembre 2014 /238

Pas de panique

L’Université équipe ses bâtiments de défibrillateurs

« Madame, Madame, ça va ? Que se passe-t-il ? Comment vous appelez-vous ? Serrez ma main. » Pas de réponse. Ne pas paniquer. Former le 112. « Allo, bonjour, Marc-Henri Bawin. Je vous appelle d’un GSM. Je suis actuellement à côté d’une femme d’environ 50 ans qui est tombée et semble ne plus respirer. Il n’y a pas de blessure apparente. Nous sommes au 1er étage de la galerie Opéra, place République française, près de l’entrée des amphis. Je vais commencer le massage cardiaque et utiliser le DEA disponible. »

04.366.44.44, le poste central d’alarme de l’ULg. « Bonjour, Bawin, département des relations extérieures et communication. Je suis à côté d’une femme inanimée au 01, près de l’entrée des amphis. Le 112 est prévenu. Je vais commencer la réa et utiliser le défibrillateur. Je suis seul pour l’instant… »

« Madame, vous m’entendez ? » Pas de réaction. Revérifier : pas de respiration. Gloups, c’est pour moi cette fois… Dégarnir le buste. Poser les électrodes. Ok, on est prêt, lancer le test… C’est bon, je commence le massage. 30 compressions en rythme, deux longues insufflations sur une gorge libérée en ayant basculé la tête en arrière. Je me rappelle bien de ça. 30 compressions. Deux insufflations. Tenir le rythme. « Ecartez-vous de la victime », lance la voix synthétique. Nouveau test. Choc. Ça ne repart toujours pas. Ne pas baisser les bras. 30 pressions. Deux insufflations. On recommence.

Une sirène. Des pas rapides, quelques cris. Une main se pose sur mon épaule. « C’est bon, Monsieur, on est là, on prend le relai. » Deux grands costauds viennent d’arriver et me libèrent. Ça va aller, le coeur est resté stimulé par le massage, le sang a circulé, l’oxygène aussi. D’un coup, je sens que mes jambes deviennent du coton. Pas très fier sur ce coup-là. Oh, si, très fier, finalement, parce que j’entends : « C’est bon, ça repart. » Doucement au début, mais ils ont l’air sûrs d’eux, de leurs gestes, de l’issue de l’intervention. Brancard. Je respire un grand coup. Pas facile de mettre les cours de secourisme en pratique, dans l’urgence.

deaCe scénario pourrait ne pas être que de la fiction. Des “défibrillateurs externes automatisés” (DEA) ont été placés dans 15 bâtiments de l’Université, à proximité des lieux de grande fréquentation (cafets, amphis, etc.)*. L’appareil, bien conçu, guide l’intervention via des schémas ou fiches d’utilisation et, plus pratique et bien plus rapide, en “parlant” et ainsi en dirigeant les gestes. « Il ne faut donc surtout pas avoir peur de l’utiliser car en suivant ces instructions vocales, il n’est pas possible de faire une mauvaise manipulation », explique Anne Grogna, directrice du service universitaire de protection et d’hygiène du travail (SUPHT).

Le SUPHT organise des formations de secouriste, avec des recyclages réguliers et des cours spécifiques pour manipuler ces appareils qui permettent de sauver des vies. C’est un geste altruiste. Et si, un jour, c’était vous qui en aviez besoin ?

* Matériel acheté grâce au budget “Risk Management” de l’Administrateur, Laurent Despy.

Contacts : tél. 04.366.22.41, courriel sophie.leclercq@ulg.ac.be

Marc-Henri Bawin
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