Janvier 2015 /240

Patrimoine culturel immatériel

Un nouveau certificat interuniversitaire

DucasseAthCarilon, marches d’Entre-Sambre-et-Meuse et Doudou de Mons. Géants d’Ath, carnavals de Binche et d’Alost, etc. Autant de curiosités belges désormais inscrites au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité... en attendant peut-être que les y rejoigne la “culture de la frite” ! Mais comment identifier, exposer et transmettre cet impalpable ensemble de pratiques et d’expressions culturelles ? Quels en sont les enjeux sociétaux, économiques et juridiques ? Quel est le rôle des nouvelles technologies dans sa pérennisation ? Un nouveau certificat interuniversitaire en “collecte, transmission et valorisation du Patrimoine culturel immatériel”, organisé par les universités de Liège et de Namur, propose aujourd’hui d’explorer cette matière protéiforme. Mis sur pied par André Gob, professeur en muséologie à l’ULg, et Françoise Lempereur, maître de conférences à l’ULg, spécialiste de ce patrimoine immatériel, cette formation unique en Belgique francophone s’adresse aussi bien aux acteurs et porteurs de patrimoine qu’aux historiens, au personnel des musées, aux conservateurs-restaurateurs, aux animateurs de centres culturels, aux responsables de sites naturels ou culturels, etc.

La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l’Unesco en 2003 impose en effet à ces secteurs de nouveaux défis. « Le patrimoine immatériel vient du passé mais, contrairement au folklore, il n’est pas figé et évolue en fonction du milieu et de la population qui le porte. Il est certes identitaire mais ni exclusif ni nationaliste. Il contient d’ailleurs des possibilités de métissage et bannit toute idée de hiérarchie culturelle», explique Françoise Lempereur. Fondé sur le respect de la diversité et de la créativité, le patrimoine immatériel s’impose aussi comme une poche de résistance dans un contexte de mondialisation culturelle et d’uniformisation régie par des enjeux économiques. Fauconnerie, diète méditerranéenne, calligraphie chinoise, fado : autant de pratiques qui se sentent parfois menacées de disparition par la culture mainstream dominante. « Ce type de patrimoine apparaît comme un contrepoint au patrimoine mondial qui a fait la part belle à l’Europe. C’est pourquoi il intéresse beaucoup l’Afrique par exemple, riche en traditions orales aujourd’hui menacées, et l’Amérique du Sud, ainsi que le Japon, la Corée et la Chine», poursuit Françoise Lempereur.

Destiné aux détenteurs d’un diplôme de deuxième cycle*, ce certificat comportera cinq modules et se donnera les lundis et samedis, du 7 mars au 20 juin. Chaque module peut être suivi séparément. Une conférence d’information est prévue le lundi 2 février à 19h, dans l’auditoire Henri Pousseur des amphithéâtres Opéra, place de la République française.

* Avec ou sans expérience professionnelle, ou à ceux qui peuvent justifier d’une expérience pertinente d’au moins cinq ans (acceptation sur dossier).

Informations sur le site www.ulg.ac.be/pci
Inscriptions avant le 20 février auprès de la cellule “Formation continue”, tél. 04.366.91.07, courriel formation.continue@ulg.ac.be

Julie Luong
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