Mars 2015 /242
Pléthore de déchets et métaux précieux“Reverse Metallurgy”, un projet pour récupérer les métaux stratégiques
S’unir pour tout repenser. C’est, en résumé, le message du Pr Éric Pirard, ingénieur géologue de la faculté des Sciences appliquées, initiateur du projet “Reverse Metallurgy” auquel les médias se sont beaucoup intéressés ces derniers temps. De quoi s’agit-il ? Photo : Sculpture de Paul Bonomini (Eden Park en Angleterre) L’ULg partenaire du nouveau KICCe projet s’inscrit dans une dynamique plus large, celle de l’économie circulaire, pour laquelle Eric Pirard plaide depuis longtemps2. S’il est particulièrement enthousiasmant, ce n’est pas tant pour son objet que pour sa forme. En effet, au-delà de la réalisation scientifique qu’il représente, il ambitionne de fédérer à terme un maximum d’énergies et de bonnes volontés au sein de la communauté scientifique, universitaire et industrielle, afin de se doter de tous les outils permettant sa mise sur pied. « L’objectif est de favoriser la formation et le transfert de technologies en créant un triangle de la connaissance wallon qui soit un partenaire de premier plan au sein du nouveau réseau “Knowledge Innovation Community (KIC) on Raw Materials” que l’Europe vient de créer sous l’égide de l’European Institute of Innnovation and Technologies (EIT) ce 9 décembre 2014. Ce projet s’inscrit dans le long terme (environ 400 millions d’euros sur sept ans) et renforce l’attractivité de notre région pour tout projet de formation et de création d’activités nouvelles. » Économie de la fonctionnalitéPour pallier cet inconvénient majeur, appel est lancé aux économistes. Car, toujours selon le Pr Pirard, « si les économistes ne trouvent pas des incitants pour favoriser le recyclage, il n’y aura pas de recyclage. La solution technique seule ne sert à rien ». Et pourtant il y a urgence car au défi économique s’ajoute l’impératif écologique, le devoir vis-à-vis des générations futures. Le Reverse Metallurgy s’inscrit dans le développement durable au sens où l’idéal serait que les objets durent plus longtemps afin de réduire le volume de déchets… et donc de moins recycler. « Nous avons les capacités techniques de faire des produits qui durent. Le problème, c’est le modèle économique. Comment le vendeur de portables vivra-t-il si le marché est saturé pour 50 ans ? » Et comment allier la durabilité des produits avec le recyclage, une fois celui-ci devenu une activitéindustrielle de premier plan ? « C’est toute la réflexion autour de l’économie de la fonctionnalité. Tout l’enjeu est de trouver des incitants pour que les fabricants aient intérêt à faire durer leurs produits. Aujourd’hui, ce qui est un scandale, c’est que ces GSM – dont on se lasse après un an ou deux – ont mobilisé des ressources prodigieuses. Il y a une vingtaine de métaux, voire plus dans une tablette : 20 ou 30 exploitations minières dans le monde entier sont donc nécessaires pour apporter à la nouvelle technologie les métaux indispensables qu’il faut ensuite extraire, raffiner et acheminer. »
Pages réalisées par Ariane Luppens
Sur le m�me sujet :
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants
|