Avril 2015 /243

Jeu de rôles

Des étudiants à l’heure du Parlement

Les 13, 14, 16 et 17 avril, près de 400 étudiants de l’agrégation et du 2e master en sciences de l’éducation prendront place dans les amphithéâtres transformés pour l’occasion enhémicycles parlementaires afin de participer à des simulations plus vraies que nature. Un véritable jeu de rôles que nos ministres et députés en herbe ne seront pas prêts d’oublier.

ParlementJCette initiative participative mise sur pied par Ariane Baye, chargée de cours en faculté de Psychologie et des Sciences de l’éduction (avec l’aide du Cifen et de la faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie), en est à sa deuxième édition. Elle s’adresse aux futurs praticiens et aux enseignants en fonction.

Des décrets et des débats

« Je voulais réfléchir avec les 2e master aux effets collectifs des pratiques individuelles et leur apprendre à appréhender un groupe hétérogène d’élèves. Les simulations parlementaires brassent des publics très divers et, au fond, se rapprochent de certaines situations de classe. Elles peuvent donc susciter des pistes pour faire émerger des divergences d’opinions et les transformer en relations constructives. Au-delà de ces objectifs, il s’agissait de s’impliquer personnellement dans le processus démocratique et de comprendre comment s’élabore un texte législatif dans les matières liées à l’enseignement », détaille Ariane Baye, convaincue de l’utilité de cette mise en situation originale et stimulante… à laquelle elle a participé lorsqu’elle était étudiante. L’occasion était offerte par l’ASBL Parlement Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « A l’époque, on m’a mis un décret sous les yeux et, alors que cela peut paraître très technique, je me suis rendue compte que j’avais une opinion, quel que soit le sujet abordé. J’avais envie d’en débattre avec les autres participants qui ne partageaient pas forcément mon avis. Pour construire ce TP, je me suis beaucoup inspirée de cette expérience », argumente-t-elle.
Le fonctionnement des simulations est en effet quasiment le même que celui qui régit les séances du Parlement à la seule exception près que les différents partis ne sont pas représentés. « Le but ici est que chacun se positionne individuellement sur un des quatre projets de décret proposés, qu’il y réfléchisse avec sa propre expérience et non selon une ligne politique établie », précise t-elle.
Dès le début de la simulation, chaque étudiant doit s’immerger dans les mécanismes de la démocratie parlementaire strictement codifiés et réglementés. Défense donc de s’adresser à un autre intervenant de façon familière ou injurieuse ! Ministre, secrétaire ou encore député, chacun devra respecter des règles de communication pour fairevaloir son opinion sur le projet de décret qui lui a été attribué. Une véritable discussionsur le fond peut alors commencer.
Au cours de ces journées, quatre projets de décrets élaborés par les élèves du master en sciences de l’éducation vont être soumis aux jugements des députés. Les sessions parlementaires laisseront ensuite place aux commissions parlementaires qui déboucheront elles-mêmes sur le débat final en séance plénière. à l’issue de ce marathon législatif rythmé par les différentes propositions d’amendements des décrets, un vote collectif par boîtier électronique aura lieu. Les textes seront alors soit acceptés, soit rejetés.

Découverte

L’an dernier, à l’issue de ces mises en situation, certains étudiants se sont découvert un véritable attrait pour la chose publique. « J’ai été agréablement surprise de constater le sérieux avec lequel les étudiants se sont investis dans la démarche. Tous se sont familiariés avec un processus complexe en vivant une expérience unique », conclut Ariane Baye.

Le Parlement de l’enseignement. Simulations parlementaires

Les 13, 14, 16 et 17 avril.

Contacts : tél. 04.366.20.68, courriel ariane.baye@ulg.ac.be

 

Marjorie Ranieri
Photo : Michel Dvorak - Parlement Jeunesse ASBL
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