Avril 2015 /243

Exposition Patrick Corillon

Histoires à dormir debout

CheminsDAnesPour la troisième exposition de son cycle “Artistes à l’hôpital”, dirigé par Julie Bawin, c’est à un artiste bien connu des Liégeois que le Musée en plein air du Sart-Tilman a fait appel. Récemment lauréat du prix Ianchelevici en 2014 pour ses 26 intégrations dans le nouveau Théâtre de Liège, Patrick Corillon est actif depuis les années 1980 dans la sphère artistique internationale. Il a exposé ses oeuvres dans des institutions aussi prestigieuses que la Tate Gallery à Londres, le centre Pompidou à Paris ou encore le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et de Charleroi, travaillé de concert avec plusieurs architectes renommés à des interventions dans quelques bâtiments historiques (Théâtre des Abbesses et la Manufacture des Gobelins à Paris, collégiale Sainte-Waudru à Mons). À Liège, on se souvient aussi de ses interventions remarquées dans les restaurations de Charles Vandenhove et celles de Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit (le Balloir, la rue Bonne-Fortune, l’ancienne société d’Émulation) ainsi que de sa première collaboration avec le Musée en plein air qui a engendré, en 1996, l’oeuvre Sieste sur les hauteurs de Liège.

Photo : Les chemins d'ânes

Réel touche-à-tout, Patrick Corillon a déjà livré une productionvariée qui expérimente toutes les techniques (photographies, installations sonores et vidéos, films d’animation, pièces de théâtre, objets, livres, etc.) et dans laquelle, inlassablement, il explore le domaine des sentiments, de l’imagination, du probable ainsi que du langage, vecteur de narration et des expressions. Se présentant comme un passeur de mémoire, un raconteur de fictions, il a à coeur d’interroger la mémoire des lieux, d’en glaner précieusement les histoires et de les évoquer par des installations discrètes (une lézarde dans un mur, une plante grimpante, des traces de ballons…).
A l’hôpital, Corillon déroule les histoires que les malades s’inventent ou se racontent entre eux pour se soutenir, pour s’évader, pour s’interroger : “Ces derniers temps, on ne se sentait pas très bien. Mais on ne savait pas si on était vraiment malade, ou si on se racontait des histoires” (L’épidémie, 2009). Les étages de la grande verrière du CHU se parent ainsi des draps d’anciens patients qui, durant la guerre, y avaient inscrits leurs récits destinés à être contés, tandis que les recherches du Pr Wierzel sur le poids de la narration et ses vertus d’anticorps puissants sont démontrées quelques étages plus bas.
Grand amoureux des balades, Patrick Corillon a déployé son exposition comme un fil d’Ariane à travers le complexe de Vandenhove pour que, comme dans un jardin anglais, le visiteur déambule, s’émerveille et surprenne des bribes de présence entre les six tableaux successifs qui composent le parcours. Histoires à dormir debout, locution complice, invite aussi le curieux à découvrir les personnages qui jalonnent l’univers poétique de l’artiste…

Patrick Corillon, Histoires à dormir debout

Du 24 avril au 8 juin, du lundi au vendredi de 12 à 16h, samedi de 10 à 13h et sur rendez-vous, au CHU de Liège, dans la salle du Musée en plein air et dans la grande verrière, Sart-Tilman.

Contacts : tél. 04.366.22.20, courriel musee.pleinair@ulg.ac.be, site www.museepla.ulg.ac.be

 

Stéphanie Reynders
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