Mai 2015 /244

Alain Botte

Prosecteur en faculté de Médecine

BotteAlain1 LIEU

La salle de dissection. J’aime beaucoup mon métier qui allie précision et dextérité.

1 OBJET

Une paire de ciseaux. C’est l’instrument dont je me sers le plus souvent et dont je ne me sépare pas.

5 dates

1er avril 1998

C’est la date de mon engagement à l’ULg comme prosecteur. Et pourtant, rien ne me prédisposait à ce métier : j’ai une formation d’analyste-programmeur. Mais à la fin de mon service militaire, j’ai appris que l’on cherchait des prosecteurs à l’UCL et j’ai été engagé. Quatre ans plus tard, je me suis présenté à un poste à l’ULg, en médecine légale. Il s’agissait alors de faire les autopsies requises par la Justice, souvent dans le cas de mort violente.

1er janvier 2000

Je quitte la médecine légale pour le service d’anatomie humaine et celui du “don de corps à la science”. Avec mes collègues Murielle Wouters et Guy Dessers, notre travail consiste à préparer les corps pour les cours d’anatomie des étudiants ainsi que pour les recherches des scientifiques. Nous recevons à peu près 70 corps par an. Mais 250 personnes, en moyenne, nous demandent des renseignements. Ce sont souvent des personnes âgées qui se sentent redevables à l’égard de la médecine et qui souhaitent participer aux progrès de la science. Puis-je le dire ? 120 corps seraient nécessaires.

2 novembre 2009

Je pars en Allemagne au siège de la fondation von Hagens, pour une formation en plastination. L’objectif est de conserver, dans un but didactique, des organes tels que le coeur, le rein, le foie, etc. La technique consiste à imprégner l’organe de silicone en chambre froide (-20°) et est relativement longue puisqu’elle nécessite entre huit et dix mois avant de pouvoir manipuler la pièce.

14 décembre 2009

Le service quitte l’Institut d’anatomie de la rue de Pitteurs… avec un petit pincement au coeur. Mais notre installation au CHU (à côté de la morgue) est indéniablement positive pour les étudiants, les médecins et nous-mêmes, car nous disposons à présent d’un plus grand confort lors des manipulations. Nous avons également emporté nos pièces muséales utiles pour l’étude : planches anatomiques, bocaux avec pièces anatomiques, squelettes, etc. L’inauguration a eu lieu le 25 février 2010.

2 mai 2015

Mon métier évolue sans cesse. Hier, on utilisait du formol et de l’hydrate de chlore pour conserver des pièces anatomiques ; aujourd’hui, on privilégie le chlorure de zinc, par exemple. Les nouvelles technologies ont aussi bouleversé notre quotidien : nous avons digitalisé le contenu des bocaux ; les examens d’anatomie se déroulent sur ordinateur ; la nouvelle salle de dissection est équipée d’écrans qui permettent des retransmissions, etc. Les chercheurs nous sollicitent davantage pour des séminaires et recherches en cours. Le service est devenu un centre de références pour la coelioscopie.

Toutes les informations sur le don de corps sur le site http://labos.ulg.ac.be/dondecorps/

Propos recueillis par Patricia Janssens
Photos : J.-L. Wertz
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants