Mai 2015 /244
Vocation femmeSoirée-débat organisée par le FER ULg
Le 9 juin, à la Cité Miroir, le groupe Femme Enseignement Recherche (FER ULg) organise une soirée-débat autour de La Religieuse de Diderot, avec la projection de son adaptation cinématographique par Guillaume Nicloux. Cette rencontre sera animée par Marie-Elisabeth Henneau, historienne et spécialiste de la question des religieuses dans l’Ancien Régime. Vocation contrainteA travers le destin de Suzanne Simonin, désireuse de fuir le couvent où elle est entrée contre son gré à cause de sa condition de fille naturelle, Diderot dénonce les vocations contraintes. « Selon un cliché répandu, commente Marie-Elisabeth Henneau, une fille qui entre au couvent, c’est soit parce qu’elle y a été forcée par ses parents, soit parce que, laide et caractérielle, elle n’a pas pu être mariée. Or, au XVIIIe siècle, ce n’est pas nécessairement vrai. Ce peut être valorisant. être religieuse assure à la jeune fille une éternité à laquelle elle croit. Cela offre des perspectives de vie relativement confortables. L’espérance de vie est plus longue, on ne risque pas de mourir en couches, par exemple. Des soins sont apportés, une sécurité est offerte. Dans certains couvents, les religieuses peuvent accomplir une démarche intellectuelle qui n’est pas toujours possible dans leur famille. Elles ont une bibliothèque à leur disposition, elles sont initiées à la musique, à l’art. » Liberté, maternité, identité« Il s’agit de mettre l’accent sur la question de la liberté de l’engagement des femmes, de leur enfermement, de leur mise à l’écart aujourd’hui dans certaines cultures religieuses, explique Marie-Elisabeth Henneau. On constate que, malgré une apparente égalité garantie par les lois, les femmes ne jouissent pas des mêmes libertés que les hommes sur le plan du choix de vie, de carrière, etc. Elles sont souvent définies en fonction d’un objectif : être mère. Or il en existe qui, pour toutes sortes de raisons, ne peuvent ou ne veulent pas le devenir. Comment vivent-elles cela ? La société porte souvent sur elles un regard critique malgré des discours d’ouverture. Tandis que, sur le plan professionnel, celles qui veulent avoir des enfants sont pénalisées. On assiste alors à ce paradoxe : si une femme a des enfants, ce peut être gênant pour son insertion professionnelle. Mais si elle n’en n’a pas, elle perd, aux yeux de la société, une part de son identité. »
Michel Paquot
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