Juin 2015 /245
L’aiguillon du design wallon“L’audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions”. Si Marcel Proust le faisait dire au narrateur dans son roman À l’ombre des jeunes filles en fleurs, bon nombre de managers diplômés de HEC-ULg doivent avoir cette citation gravée dans leur esprit, sans avoir pour autant lu une ligne de l’écrivain français. Ne comptant pas non plus parmi les inconditionnels de Proust, Clio Brzakala, directrice de l’ASBL Wallonie Design, court cependant elle aussi après ce temps… qui ne lui laisse plus guère de loisirs entre une vie professionnelle absorbante et celle de jeune maman. Un peu frustrée de n’avoir pas embrassé une carrière théâtrale, elle aura néanmoins su cultiver l’opportunité d’un job qui s’est présenté à elle au sortir de ses études. Et même un peu avant. Le 15e jour du mois : En octobre, on ne parlera que de design à Liège ?
Le 15e jour : Comment avez-vous atterri dans le bain du design ? C.B. : J’avais effectué mon premier stage en 2004, au sein de la délégation de la Wallonie à Québec afin de travailler sur des actions à mener autour de Georges Simenon et de Jacques Brel. Des députés provinciaux vinrent en visite ; le contact est bien passé avec Paul-Emile Mottard, qui est en charge de la culture à Liège. Classiquement, les autres étudiants avaient choisi des PME pour leur projet de fin d’études. Dans la mesure où je voulais devenir comédienne mais que mon père m’a fortement poussé vers HEC, je restais attachée à un milieu plus artistique. J’ai donc recontacté le député Mottard pour mettre à sa disposition mes 1000 heures de stage et la conclusion de ma dernière année d’études ; il m’a laissé le choix entre la bibliothèque des Chiroux et la biennale de design. J’ai choisi cette dernière, en mettant en avant le fait qu’il manquait des actions de promotion fédératrices du design en tant qu’outil de développement économique. Jusqu’alors, c’était davantage perçu comme artistique et élitiste. Or même le fromage de Herve, Flying-Cam ou le secteur médical travaillent avec des designers. C’est ce que nous avons essayé de démontrer avec la création de l’asbl Wallonie Design, en 2005, soutenue par le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt. Le 15e jour : Et dix ans plus tard ? C.B. : On constate que nos services commencent à porter leurs fruits. Le choix de Liège pour construire le centre du design n’est pas un hasard. Wallonie Design a soutenu cette année la création d’un nouveau prix, le master thesis Award en sustainable design de la Fondation pour les générations futures. Cette fondation travaille logiquement avec les universités et, outre le sens de ce prix, c’est pour moi un plaisir d’y voir des anciens de l’ULg avec qui nous avons conservé un bel esprit de camaraderie, ou des profs… et de voir que, pour cette édition, de nombreux prix ont été décernés à des étudiants et doctorants de l’ULg.
Fabrice Terlonge
Photo : O. Béart
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