Septembre 2015 /246
Ca mousse à bordExpériences en vols paraboliques
Les produits anti-moussants, intégrés notamment dans les plaquettes de détergent pour lave-vaisselle, ne fonctionnent pas en impesanteur. Des chercheurs de l’ULg viennent d’en apporter la preuve grâce à des expériences en microgravité menées dans des vols paraboliques. Les scientifiques comprennent mieux pourquoi une mousse apparaît et disparaît. Celle de votre bière ou celle de votre baignoire, par exemple.
Machine à bulles en impesanteurPour créer de la mousse, il faut deux éléments. D’abord, une source d’énergie capable de déformer le liquide et de permettre l’introduction d’air à l’intérieur. Comme une bière oubliée sur le comptoirComment expliquer le phénomène ? Une mousse, c’est un ensemble de bulles de gaz, les unes à côté des autres. Elle est composée d’environ 15 % de liquide, qui forment les enveloppes, et 85 % de gaz. Deux bulles voisines possèdent une “frontière” en commun ; elles sont soudées un peu comme des siamoises. En condition de gravité normale, cette matière liquide est attirée vers le bas et a tendance à s’affaisser, de sorte que le film s’amincit de plus en plus. En dessous de quatre nanomètres d’épaisseur, la paroi devient poreuse et permet un échange d’air entre les deux bulles : toujours de la plus petite vers la plus grosse, en raison de la différence de pression. Si bien qu’avec le temps, la mousse contient de moins en moins de bulles mais elles sont de plus en plus grosses. Elle apparaît de plus en plus clairsemée, comme au sommet d’une bière oubliée sur le comptoir, jusqu’à disparaître complètement. Quant au produit anti-moussant, il est constitué de petites particules qui flottent dans le liquide et qui sont donc aussi entraînées par la gravité vers le bas. Mais en raison de leur plus grande densité, elles tombent plus vite que le reste du liquide, par sédimentation. Comme un caillou qui tombe dans l’eau. En tombant, la particule anti-moussante est attirée vers la paroi la plus proche ; elle finit par entrer en contact avec cette paroi et cela favorise l’éclatement de la bulle. Les particules anti-moussantes se redistribuent alors dans le reste du liquide et peuvent recommencer un cycle. « Ce recyclage des particules à chaque éclatement de bulle explique pourquoi les produits anti-moussants sont efficaces à très faible dose », conclut Hervé Caps.
Clément Violet
Photo : Denis Terwagne - GRASP-ULg Sur le m�me sujet :
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