Septembre 2015 /246

Construction européenne

Espace universitaire ULg-Verviers : Revisiter l’histoire pour mieux comprendre l’actualité

En entamant son cycle de cours 2015-2016 par l’histoire et l’actualité de la construction européenne, l’Espace universitaire ULg-Verviers s’attaque à un sujet brûlant. L’Europe est en effet sur toutes les lèvres, mais sait-on vraiment de quoi l’on parle ? Car, qu’elle soit décriée ou idéalisée, l’Europe reste aujourd’hui encore et pour beaucoup une illustre inconnue. À travers sept cours qui se tiendront d’octobre à janvier prochain au musée des beaux-arts et de la céramique de Verviers, les organisateurs, loin de prôner l’europhilie systématique, souhaitent avant tout remettre l’église au milieu du village européen.
« Nous nous sommes rendus compte qu’aux yeux du Belge moyen, les origines historiques de cette construction européenne sont désormais très floues. Or, les connaître s’avère indispensable pour analyser et comprendre les débats actuels », relate d’emblée Catherine Lanneau, chargée de cours à l’ULg et coordinatrice avec le Pr émérite Claude Desama de ce premier module de cours proposé par l’Espace universitaire ULg-Verviers. « Sous-exposée – sauf au moment des sommets ou en cas de crise – et sous-expliquée, poursuit-elle, l’actualité européennetelle qu’elle est présentée dans les médias renforce l’idée d’une Europe lointaine, abstraite, technocratique et incapable de parler d’une seule voix sur les grandes questions actuelles. »
Immigration, crise grecque, Traité transatlantique, etc. : devant les défis à relever, l’Union européenne semble en effet divisée, désunie, ranimant ainsi les braises d’un euroscepticisme de plus en plusincandescent. « Il est clair que nous sommes à un moment charnière, mais il ne faudrait pas donner l’impression que l’on a progressé sans à-coups vers la situation contemporaine. Il ne faudrait pasconsidérer la crise que nous vivons actuellement comme la première étape manquée ou le premier échec d’un processus qui irait vers un mieux permanent.Il ne faut jamais oublier que l’histoire est faite de tournants successifs, d’arrêts, voire d’échecs »,rappelle Catherine Lanneau. On ne peut cependantpas nier la perte de confiance, la désaffection que connaît l’Europe aujourd’hui. « à ce propos, il faut relativiser : ce désamour n’est pas l’apanage des institutions européennes; il s’étend à l’élite politique en général. J’insiste, nous ne sommes pas là pour être les propagandistes de l’Europe, mais il est impératif de relativiser les choses et de les recontextualiser », ajoute-t-elle encore.
C’est pourquoi le module proposé avance d’abord – durant les quatre premiers cours – sur l’idée d’Europe par grandes phases historiques : des Lumières à 1945, de la fin de la Seconde Guerremondiale aux concrétisations de 1957 et, enfin, en deux temps, de la Communauté économique européenne à l’Union européenne à 28. Ensuite, les orateurs évoqueront des thématiques très actuelles comme la fiscalité, la politique de défense et les valeurs de l’Union européenne. « Nous avons voulu aborder des questions qui concernent directement tout citoyen européen et terminer par une réflexion critique sur les valeurs communes aux 28 et les débats qu’elles suscitent », conclut Catherine Lanneau.

C’est toujours le bon moment de parler d’Europe

Conférence inaugurale de Melchior Wathelet le lundi 12 octobre à 20h à l’Espace Duesberg, boulevard des Gérardchamps 7c, 4800 Verviers.
Du 26 octobre 2015 au 25 janvier 2016 : module de sept cours, tous les lundis de 14 à 16h au Musée des beaux-arts et de la
céramique, rue Renier 17, 4800 Verviers.

Contacts : tél. 04.366.52.88, courriel alumni@ulg.ac.be

Programme complet et inscription sur le site www.ulg.ac.be/CEL

Martha Regueiro
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