Octobre 2015 /247
TypeArt

Youth

Youth

Un film de Paolo Sorrentino
Avec Michael Caine, Harvey Keitel, etc.
À voir aux cinémas Le Parc, Churchill, et Sauvenière

Fred, compositeur et chef d’orchestre désormais à la retraite, et Mick, réalisateur, deux vieux amis approchant les 80 ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Face au temps qui passe, les deux hommes décident de faire face ensemble à un avenir qui s’annonce très court…
Présenté au dernier Festival de Cannes, Youth avait suscité, comme à l’habitude pour le réalisateur, un vent de polémique : les fans acclamaient un film lyrique et unique, les détracteurs dénonçaient un film prétentieux et creux. C’est à peu près les mêmes critiques qui reviennent depuis ses deux précédents films, This must be the place et La Grande Bellezza, occultant le mésestimé Il Divo.
Disons le tout net : tout le monde aura raison, ardents défenseurs et farouches opposants du cinéaste. Depuis ses débuts, Sorrentino n’a jamais tenté de dissimuler une assurance frisant l’arrogance (La Grande Bellezza n’est rien de moins que la suite plus ou moins avouée de la Dolce vita de Fellini), ponctuée d’effets “clipesques”, de philosophie de comptoir et d’une petite dose de moralisme agaçante. Voir un film de Sorrentino, en particulier ce Youth, c’est prendre de plein fouet une leçon d’ego d’un des cinéastes contemporains divisant la critique comme le public. Oui mais non.
Sorrentino n’est pas qu’un enfant gâté abreuvant l’audience de quelques pensées tantôt absconses et tantôt déplacées. Paolo Sorrentino est un cinéaste unique, dont la thématique principale du déclin (conjugal, familial, professionnel mais aussi des corps et de l’esprit) est sublimée par une esthétique joyeusement outrancière, baroque voire postmoderne dans son mélange de compositions classiques et d’effets tape-à-l’oeil. Parce qu’il a remis en avant le principe souvent oublié et pourtant fondamental que le cinéma est un art visuel, Sorrentino mérite amplement qu’on s’attarde sur son oeuvre, où le sublime côtoie le grotesque, et dont ce Youth n’est certes pas le chef-d’oeuvre mais tout du moins une pierre angulaire incontournable.

Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du mois et l’ASBL Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.48.28, le mercredi 21 octobre entre 10 et 10h30, et de répondre à la question suivante : quel film de Paolo Sorrentino a reçu un prix du Jury à Cannes ?

Bastien Martin
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