Octobre 2015 /247
Métropole intelligenteRegards croisés du Pr Jacques Teller et de Damien Jacob
À l’initiative de LiègeTogether, le Liège ICT DAY 2015* sera consacré au thème de la “Métropole intelligente”, plus connu sous le vocable “Smart city”, le 15 octobre prochain. Déclinée sous des aspects très variés, la thématique du jour abordera notamment le volet économique et celui de la mobilité. Rencontre avec deux présidents de table ronde : Damien Jacob (diplômé en sciences géographiques, 1991), expert indépendant en e-business et intervenant à HEC-ULg pour la “Smart Economy”, et le Pr Jacques Teller, du département Argenco en faculté des Sciences appliquées, pour la “Smart Mobiliy”. Le 15e jour du mois : L’objectif de cette réunion est de concevoir des projets qui feront de Liège une “métropole intelligente” ? Damien Jacob : Oui, si l’on entend par “ville intelligente”, une ville qui se sert de l’outil internet pour se déployer. Avec Stephan Pire, entrepreneur dans le domaine de l’e-commerce, je piloterai la table ronde consacrée au volet économique.L’enjeu est important : Liège, capitale économique de la Wallonie, doit réussir sa conversion numérique. Conçue sous forme de brain storming, la table ronde donnera à tous les participants, acteurs de la métropole, l’occasion de réfléchir à la meilleure manière de tirer parti des nouveaux outils digitaux afin de promouvoir son activité, de vendre en ligne, de proposer de nouveaux processus de e-commerce, etc. En résumé, notre ambition est de répondre aux questions suivantes : comment stimuler l’économie locale grâce au numérique ? Et quelle stratégie digitale devrait-on mettre en oeuvre ? Le 15e jour : Internet, outil de développement d’une cité ? D.J. : À l’échelon des villes, internet devient un moyen moderne à disposition de la population. D’autres cités l’ont déjà bien compris, Barcelone notamment qui a multiplié les services connectés au profit des entreprises et des citoyens. Internet doit être un levier de développement et d’attractivité. Optimiser les consommations d’énergie, organiser les stocks, gérer les produits en circuits courts, partager un système de livraison ou un point relais pour les colis (comme au Puy-en-Velay), mutualiser davantage les frais d’e-marketing et de logistique, etc. : la liste des possibilités est longue mais il faut que l’offre corresponde à une demande. Que les propositions répondent à des besoins. Par ailleurs, les banques de données publiques peuvent être exploitées pour créer de nouveaux services. Mais l’utilisation de ces “big datas” soulève beaucoup de questions. C’est évidemment l’un des aspects étudiés par le “Smart City Institute” dirigé par Nathalie Crutzen, à HEC-ULg. * ICT : Information and Communication Technology (en français, technologies de l’information et de la communication). Le 15e jour du mois : L’objectif de cette réunion est de concevoir des projets qui feront de Liège une “métropole intelligente” ? Jacques Teller : En effet. Le numérique n’est pas une fin en soi; la question est de savoir comment il va aider les villes à se transformer, à diminuer drastiquement la pollution, à offrir des services publics “durables” et performants. Cela repose certainement sur un maillage 4G de la ville dense et sur un partage numérique des données pour une efficacité accrue dans tous les secteurs. Parmi eux, celui des transports évidemment que Lluis Sans Marco, le dynamique directeur des systèmes d’information de la ville de Barcelone, pointe comme un enjeu principal. Le 15e jour : Smart Mobility ? J.T. : À l’évidence, il faut fluidifier les déplacements dans la métropole pour faire coup double : des économies de temps et une réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme nous l’impose l’agenda européen. Grâce aux technologies numériques, les transports deviendront plus confortables, plus rapides et moins chers. Les horaires de bus, de trains, de trams doivent être consultables directement à partir d’un smartphone. À la seconde, le client doit visualiser le temps d’attente, savoir s’il attrapera une correspondance, etc. Les nouvelles cartes à puces utilisées permettront aussi de connaître les déplacements des usagers. Et à la municipalité d’optimiser son réseau de bus, grâce à des dessertes organisées sur un plan “orthogonal”, limitant à un seul changement tout voyage d’un point à un autre de la ville.
Propos recueillis par Patricia Janssens
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