Décembre 2015 /249

Médiation animale

Un certificat pour mieux appréhender la relation entre l’humain et l’animal

L’ULg déploie un nouveau certificat d’université en “Médiation animale et relations à la nature” à partir de janvier. L’objectif est d’enrichir les connaissances des professionnels de la relation d’aide et/ou de soin désireux de développer des projets fondés sur les interactions avec les animaux et la nature.

MediationAnimaleDes chevaux appelés à l’aide pour des êtres humains en souffrance, physique ou psychologique ; des chiens de refuge introduits dans des établissements pénitentiaires dans le cadre de projets de réinsertion; d’autres mobilisés dans une visée éducative et d’épanouissement de jeunes enfants... Les exemples d’interactions entre l’humain et l’animal en milieu socio-éducatif ou clinique sont nombreux. Leurs bienfaits sont reconnus, notamment au travers de recherches scientifiques. Et le potentiel reste immense.

Conscientes de ces bienfaits, de nombreuses personnes souhaitent aujourd’hui travailler avec des animaux. « Il nous a semblé qu’il existait un besoin de formation autour de ce métier », avance le Pr Véronique Servais, en charge de l’initiative. D’où cette réponse adressée aux praticiens déjà actifs dans le domaine comme à ceux désireux de s’y lancer. « C’est aussi parce qu’il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions ou un animal sympathique pour se lancer dans ce genre de projets, note la chercheuse. De telles initiatives ne s’improvisent pas. Envisagées sans réflexion ni cadre théorique, elles risquent d’engendrer des pratiques éthiquement discutables, comme amener un animal près de personnes qui ne le souhaitent pas – ou pas de cette façon – ou faire travailler son animal plus que de raison. Cela demande beaucoup de sensibilité et un grand sens de l’observation. »

Multidisciplinaire, cette formation en horaires décalés ne vise pourtant pas à former des thérapeutes ni des spécialistes de telle ou telle pathologie. « Nous voulons avant tout apporter un ensemble de connaissances et encourager les praticiens à réfléchir sur leur métier, au travers de cours d’éthologie, de philosophie, de communication, de psychologie, de droit et d’éthique animale. Mais la formation propose aussi des approches originales comme une réflexion sur l’enfermement, sur l’empathie ou sur la médiation », précise Véronique Servais.

Ce versant théorique ira de pair avec un autre, pratique celui-là : un volet plus “expérientiel”, au cours duquel les participants pourront se confronter avec leur propre perception de l’animal et en apprendre davantage sur la relation qui les lie à lui. Certains exercices auront lieu lors des séances, d’autres en dehors. « nous aimerions passer une nuit en forêt », illustre Véronique Servais, faisant allusion à la partie consacrée aux relations à la Nature.

L’obtention du certificat est conditionnée à un stage et à un travail de fin d’études. Cette réalisation personnelle, comptant pour un quart des crédits alloués à l’ensemble (66 heures de formation en sept modules et 15 heures de stage), doit permettre aux participants d’évaluer un projet déjà en cours ou d’en développer un. « C’est une manière d’entrer dans le concret », souligne Véronique Servais. Qui ajoute que la formation théorique se basera aussi sur l’expertise des participants et sur l’apport d’intervenants externes, en provenance de milieux très diversifiés : « Nous voulons ouvrir sur ce qui se pratique déjà et donner des outils aux participants pour développer leurs projets. »

S’il ne se limite pas aux seuls praticiens déjà impliqués dans des projets de médiation animale ou avec la nature, le certificat n’est accessible que sous certaines conditions : être détenteur d’un diplôme de second cycle de l’enseignement supérieur (ou équivalent), à moins de pouvoir démontrer une expérience utile de cinq années minimum. Les inscriptions seront clôturées le 15 décembre.

L’admission au cursus se fait auprès du service des formations continuées, sur base d’un dossier comprenant un formulaire d’inscription, une lettre de motivation et un CV.
Début des cours en janvier.

Renseignements et inscriptions : tél. 04.366.91.07, courriel formation.continue@ulg.ac.be

Jean-Baptiste Marchal
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