Décembre 2015 /249

Représentation des chercheurs

Conseil du corps scientifique, organe de représentation des chercheurs

Ceci n’est pas un syndicat. Même si les apparences sont trompeuses. Fédérer, informer, représenter, améliorer, n’est-ce pas là les principales missions d’un organe de représentation des chercheurs ? Si ce n’est que le Conseil du corps scientifique (CCS) ne souhaite pas s’inscrire dans une stratégie de coups de gueule. « S’il faut le faire un jour, on le fera, dit avec le sourire son président Ahmed Rassili, chercheur au sein de la faculté des Sciences appliquées. Mais notre rôle est d’abord d’informer et de formuler des propositions, d’être un relais entre les chercheurs et les autorités universitaires. »

QUELS STATUTS ?

RassiliAhmedFaire en sorte que chacun des 4000 scientifiques gravitant autour de l’ULg soit au courant de ce qui s’y passe relève de la gageure. Mais depuis un an, le CCS relève le défi. Auparavant, cette structure portait le nom de Conseil universitaire du personnel scientifique (Cups). Fondé en 1968, il était toutefois devenu au fil des ans de moins en moins représentatif. Début 2015, cet organe changea non seulement de nom, mais aussi de mode de fonctionnement. Là où le Cups représentait 80% du personnel scientifique, le CCS dépasse, lui, les 95%. « Nous avons essayé qu’il y ait une implication forte et une connexion entre tous les représentants du personnel scientifique », résume le président.

Voilà pour la forme. Sur le fond, plusieurs objectifs sont poursuivis. D’abord, être présent à tous les niveaux de l’Institution pour représenter le personnel scientifique. Ensuite, remettre des avis (d’initiative ou à la demande des autorités) sur les dossiers qui concernent les chercheurs. Enfin, au travers de réunions régulières, informer les représentants de chaque Faculté des derniers enjeux et évolutions.

Le CCS a également constitué des groupes de travail, chargés de réfléchir à différentes problématiques. Comme celle des statuts. « Il y a 4000 scientifiques à l’ULg et presque autant de statuts différents, explique Ahmed Rassili, en forçant le trait. En 2009, un règlement a été adopté avec notre soutien, stipulant qu’après six ans à durée déterminée, un chercheur pouvait prétendre à un CDI. Mais cela n’a jamais été appliqué. Nous avons donc relancé la machine. C’est un dossier important, parce que cela peut avoir des répercussions sur la motivation des chercheurs. »

BreurChristopheLe Conseil se penche aussi, avec d’autres organes, sur les doctorats. « Toutes les personnes inscrites dans une formation doctorale ne défendront pas une thèse plus tard », rappelle Christophe Breuer, secrétaire du CCS. Sur 2000 inscrits, seuls 200, en moyenne, défendent une thèse chaque année. « Beaucoup prennent ce statut parce que cela procure des avantages financiers à l’Institution, mais ne sont pas dans les conditions de mener à bien leur recherche, en raison de leur charge de cours trop importante, etc. C’est un problème pour nous et pour l’Université », précise à son tour Ahmed Rassili.

CONDITIONS OPTIMALES

Simplification des titres, intégration du personnel scientifique des anciennes Hautes Écoles, impact du non-remplacement de certains membres du personnel, accueil et intégration des chercheurs FNRS, évaluation du règlement de travail, analyse de la charge administrative grandissante au détriment de la recherche… autant de réflexions également menées par le CCS. Dont l’objectif est, in fine, de faire en sorte que les scientifiques puissent exercer leur métier dans des conditions optimales. « L’Université n’est pas un employeur comme un autre, conclut Christophe Breuer. Les chercheurs s’impliquent bien au-delà des huit heures par jour dans cette institution et dans un monde de la recherche en profonde mutation…»

Informations sur le site www.ccs.ulg.ac.be
Voir la video sur www.ulg.tv/ccs

Mélanie Geelkens
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