Décembre 2015 /249

Je suis ton père

Un séminaire de l’imaginaire consacré à Dark Vador présenté par Björn-Olav Dozo

À l’occasion de la sortie de Star Wars : The Force Awakens le 16 décembre, la bibliothèque des littératures d’aventures (Bila) a mis les petits plats dans les grands : elle programme une exposition sur les jouets Star Wars et, surtout, un séminaire de l’imaginaire consacré à Dark Vador présenté par Björn-Olav Dozo, premier logisticien de recherche et maître de conférences à l’ULg. Au Théâtre de Liège le 10 décembre.

DarkVadorLe séminaire de l’imaginaire, initié par le Pr Dick Tomasovic (également attaché scientifique de la Bila), est un ensemble de conférences ouvertes à tous, recourant à une figure majeure de la culture populaire comme clé de compréhension d’une oeuvre. Actualité oblige, Dark Vador sera le sujet de la conférence donnée par Björn-Olav Dozo. « Ce qui est intéressant, c’est d’observer la structure narrative de la saga, commente le chercheur. Le héros, dans La Guerre des étoiles, c’est Luke Skywalker, un héros un peu “en carton” qui s’inscrit pleinement dans la théorie du monomythe de Joseph Campbell. Puis, dans L’Empire contre-attaque, tout se cristallise. Ce n’est plus Luke qui centralise l’attention mais Dark Vador, avec cette fameuse phrase “Je suis ton père” : on bascule alors dans une confrontation père-fils très riche. On n’est plus du tout dans le schéma de quête et du héros popularisé à outrance à Hollywood depuis lors. Si la série met un peu de temps à faire d’Anakin Skywalker, alias Dark Vador, le héros, elle ne laisse aucun doute dans l’épisode VI : c’est Dark Vador qui terrasse le Mal. D’ailleurs, dans la seconde trilogie, au début des années 2000, c’est bien Anakin le héros, de son enfance à son basculement du côté obscur de la Force. »

Phénomène de société, Star Wars n’en finit plus aujourd’hui de faire parler de lui, vampirisant chaque secteur qu’il a su séduire : cinéma, littérature, fanfictions, séries télévisées, jouets; rien n’échappe à l’empire Lucas, aujourd’hui propriété de Disney. Et pour cause : on n’en finit plus, fans comme spécialistes, de trouver des références tantôt légitimes tantôt forcées : le comic Flash Gordon, les écrits d’Edgar Rice Burroughs (John Carter), La forteresse cachée d’Akira Kurosawa, etc. « C’est un objet tellement documenté qu’il est possible de s’en emparer facilement, ajoute Björn-Olav Dozo. Surtout, la saga est riche d’une actualité de 40 ans. Pour faire court, la science-fiction a toujours eu cette capacité à capter l’air du temps, fascinée par les avancées technologiques contemporaines. C’est peut-être là la force de Star Wars : posséder un tel ensemble de strates narratives, produites sur presque quatre décennies, que tout le monde peut se l’approprier en fonction de sa propre spécialité. »

Une richesse qui, in fine, a su également séduire les étudiants de l’Université. « Il y a un vrai intérêt pour les cultures populaires au sein de l’Université. On le voit avec le succès rencontré par la mineure en cultures populaires, en passe d’être l’une des plus fréquentées de la faculté de Philosophie et Lettres : les étudiants ont envie de comprendre et d’analyser, autant d’un point de vue théorique que sociologique, ce qu’ils ont l’habitude de voir le soir chez eux », conclut le chercheur.

Dark Vador

Conférence de Björn-Olav Dozo, le jeudi 10 décembre à 12h, au Théâtre de Liège, place du 20-Août 16, 4000 Liège.

Informations sur www.bila.chaudfontaine.be

 

Bastien Martin
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants