Janvier 2016 /250
Un jour a l'Université : 4 décembre 1907Inauguration de la nouvelle maternité
L’accueil à l’hôpital des femmes sur le point d’accoucher est une préoccupation assez récente. « Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, en effet, que la profession médicale commence à s’intéresser entre autres domaines, à l’accouchement, expose Geneviève Xhayet, directrice du Centre d’histoire des sciences et des techniques (CHST). Le règlement de l’hôpital de Bavière (dû au prince-évêque Ernest de Bavière) en 1602, par exemple, excluait d’emblée les femmes enceintes, qui “doivent être reçues dans d’autres lieux”. » Les naissances se déroulent généralement à la maison, sous la responsabilité d’une accoucheuse empiriquement formée.
Suite à une épidémie de fièvre puerpérale – maladie infectieuse mortelle, qui touche la femme relevant de couches –, l’hospice doit fermer ses portes et déménager rue des Carmes en 1829. « Désormais, la faculté de Médecine s’implique dans les soins spécifiques des femmes parturientes, non sans une certaine réticence de la part des couples, puisque, de facto, ce sont des étudiants (masculins !) en médecine qui entendent suivre les grossesses et procéder aux accouchements », note Geneviève Xhayet. « À la fin du XIXe siècle, la maternité de la rue des Carmes ne suffit plus aux besoins de la ville et est par ailleurs inadaptée aux nouvelles normes d’hygiène, explique Arlette Joiris (histoire, 1973). En 1881, sa reconstruction est programmée, en partie sur des terrains appartenant aux Hospices civils. » Mais il faudra patienter quelques années encore. En 1887, l’ancienne Maison Porquin (située sur l’actuelle place de l’Yser), transformée en hôpital au XVIIIe, est délaissée au profit de nouvelles installations du boulevard de la Constitution. Le nouvel hôpital de Bavière est inauguré par le roi Léopold II le 12 septembre 1895. Grâce à la ténacité de Ferdinand Fraipont, qui réunit pour la première fois, en 1889, obstétrique et gynécologie, la faculté de Médecine de l’ULg fut, au tournant du siècle, dotée d’une double clinique universitaire dédiée aux femmes.
« En 1975, la maternité compte 52 lits d’obstétrique, 21 de gynécologie et 29 de néonatologie ouverts en 1971 pour assurer les soins d’urgence et spécialisés aux nouveau-nés, sous la surveillance d’une équipe de pédiatres. L’année 1973 voit la totale transformation des polycliniques, comprenant également un service de sénologie, un planning familial, un service de gymnastique pré et post-natale et post-opératoire », indique Arlette Joiris. En attendant l’ouverture des nouveaux complexes hospitaliers, seules quelques modernisations auront encore lieu. Mais la clinique d’accouchements et de gynécologie continue, jusqu’à sa fermeture au milieu des années 80, à pratiquer une médecine d’avant-garde et à veiller au confort des accouchées et des malades. Aujourd’hui le bâtiment héberge l’Académie de musique Gretry.
Patricia Janssens
Photos : Julien A. - coll. artistiques - ULg
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