La réforme des pensions du point de vue des femmes

On aime nous faire croire que l’égalité sexuée sera bientôt accomplie au niveau des carrières professionnelles et, par ricochet, au niveau des protections contre la pauvreté à la pension et contre les aléas de la vie de couple. Malheureusement, les indicateurs ne vont pas dans ce sens. Les femmes qui arrivent à la pension sans carrière complète et avec des perspectives de faibles revenus restent très nombreuses.

Les restrictions de l’accès à la pension anticipée toucheront davantage les femmes, vu qu’elles ont une carrière moyenne nettement plus courte que celle des hommes. Cette réalité les expose également d’autant plus à la suppression de l’allocation pour les crédit-temps labellisés “sans motifs”. Dans la soixantaine, elles fournissent une aide gratuite particulièrement importante et nécessaire, tant à leurs enfants qu’à leurs parents. On tient peu compte de ces réalités dans la réforme des pensions en Belgique et en Europe.

Les femmes sont les grandes perdantes de ces façons de penser et d’agir, principalement les femmes peu diplômées, mais pas seulement. La tendance à vouloir progressivement diminuer les revenus issus du premier pilier de pension au profit du deuxième et troisième piliers, dont les femmes bénéficient peu, les expose à un risque de pauvreté accru. L’impact des décisions et politiques genrées se marque d’autant plus que l’espérance de vie a augmenté. Parce qu’elles vivent en moyenne plus longtemps, les femmes se retrouvent à devoir faire face à des problèmes de santé graves et coûteux avec des moyens financiers réduits.

Claire Gavray (chef de travaux en faculté des Sciences sociales et en faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’éducation) publie un article “Femmes et hommes bientôt égaux face à la pension ?” sur le site www.barricade.be (onglet publications).