Pour l’amour du running

L'époque n'est plus à exhiber un embonpoint bienheureux. Et les bons vivants les plus modernes friseraient plutôt l’excès inverse, reléguant les sédentaires endurcis au rang de valétudinaires présumés. Le succès rencontré par la course à pied n’est pas étranger à cet état d’esprit. Mais puisque les forcenés de la chaussure de jogging aiment à repousser sans cesse leurs limites, cherchant un synonyme de marathon, certains ont inventé le “trail” : un parcours sur longue distance assaisonnée de dénivelés, en milieu naturel, généralement sur des chemins de terre et des sentiers de randonnée en plaine, en forêt ou en montagne. Et lorsque l’on dépasse le cap de la distance marathonienne (plus de 80 kilomètres parfois), le terme adéquat est celui d’“ultra-trail”.

L’on pourrait donc penser que “Game of Trails”, l’événement sportif qui se déroulera pour la troisième fois au Sart-Tilman le samedi 9 et le dimanche 8 avril, se contente d’être une déclinaison des concepts précités. En réalité, c’est encore un peu plus fun. Cette course, évoquant la célèbre série télévisée “Game of Thrones”, sera jalonnée d’une dizaine d’obstacles sportifs et pourra se jouer en individuel ou en équipe sur trois distances (8, 11 ou 14 km) d’un même circuit. On appelle ça une mud run, soit un challenge augmenté d’épreuves inspirées du parcours du combattant. On rampe, on s’agrippe, on saute, on se hisse…

« Cette année, le nombre d’épreuves est multipliée par trois. Affrontez la célèbre Mud Zone et ses épreuves boueuses, le gang des Brutes et de nombreuses nouvelles embuches. Jamais une botte de paille ne vous aura semblé aussi insurmontable ! », promettent d’ailleurs les organisateurs, histoire de faire saliver ceux “qui en veulent”. Et ils sont manifestement nombreux puisque les inscriptions sont d’ores et déjà clôturées. Au point que les anciens étudiants du département des sciences de la motricité, qui ont créé “Game of Trails” il y a deux ans au bénéfice de l’opération Télévie, ambitionnent d’en faire l’événement sportif numéro un de l’ULg, au même titre que les “Trottis” – la guindaille phare vaguement sportive de notre université – qui rassemble près de 10 000 personnes. Mais afin de préserver une ambiance conviviale, les 2600 participants seront équitablement répartis sur les deux jours.

Pour l’heure, la principale ressemblance avec le grand happening en plein air des étudiants ingénieurs (qui se tiendra, lui, le 16 mars) repose sur l’occupation du même terrain et la présence de fosses à boue. « Ces dix obstacles bien remplis de boue et spectaculaires seront accessibles au grand public. Nous attendons beaucoup de spectateurs dans cette zone proche des homes étudiants », souligne Morgan Deby, responsable du marketing. Mais le principal argument restait le faible coût d’inscription (12-15 euros) pour un événement qui cible aussi les scouts et les écoliers.