Mars 2016 /252

Guindailles à couvert

C’est encore et toujours le loup blanc du paysage estudiantin liégeois. Depuis une vingtaine d’années, en effet, la salle de guindailles revient comme un mantra récité par ceux qui se succèdent à la tête des diverses associations chapeautant les festivités folkloriques tant universitaires que de l’enseignement supérieur. Les initiatives – avortées – pour l’émergence d’une salle “en dur” destinée à remplacer le chapiteau qui les abritait chaque année au bout de l’ancien site universitaire du Val-benoit se sont succédées. À la fin du mois d’août, le dieu Bacchus semblait s’être enfin penché sur le berceau des étudiants puisque l’on apprenait que la ville de Liège avait décidé de mettre à leur disposition l’un de ses anciens entrepôts, rue de Droixhe. Actuellement occupé par un collectif de squatteurs, le site nécessitera quelques aménagements… Alors, en attendant, les édiles liégeois ont tranché le nœud gordien en installant les jeunes fêtards et leur fameux “chapitaule” sur un immense terrain vert situé à la frontière des communes de Liège et de Saint-Nicolas, sur le site “Chimeus”. À l’entame de cette dernière solution temporaire, nous avons demandé à Xavier Claessens, actuel président de l’Union des étudiants liégeois (Unel) qui gère le dossier, de nous parler de cette future salle de guindailles.

Le 15e jour du mois : Quand espérez-vous pouvoir enfin disposer de cette fameuse salle ?

Xavier Claessens : Nous sommes heureux que la ville de Liège nous ait proposé un endroit pour accueillir à la fois les guindailles et les soirées étudiantes. Dans un premier temps, l’on espère avoir le terrain pour le mois de juin afin d’y organiser le Bal des Moflés. Pour ce qui est de la salle, on compte entre deux ans et deux ans et demi avec toutes les procédures, le montage financier et le projet architectural.

Le 15e jour : Est-ce financièrement jouable ?

X.C. : Nous sommes tout à fait capables de financer nous-mêmes la construction d’une salle sur 10 ou 15 ans sans trop de soucis. L’économie du chapiteau nous permettrait d’épargner annuellement entre 75 000 et 85 000 euros si l’on compte la location, les charges, le matériel, les assurances, la gestion des déchets. L’architecte doit revenir bientôt avec un premier prix.

Le 15e jour : Un premier projet présenté en 2006 évoquait un coût compris entre 2 et 2,5 millions d’euros…

X.C. : Nous travaillerons avec ce même architecte, Patrick Leclercq, qui avait jadis élaboré ce projet avec Quentin le Bussy, ancien président de l’Agel. Le lieu est différent, mais l’idée globale reste la même. Le premier critère est la sécurité, sur base des normes des pompiers. Puis on souhaite un bar “en dur”, des sanitaires, un vestiaire et une sonorisation adaptée qui dérange le moins possible le voisinage. La salle devra être modulable pour pouvoir passer d’une Saint-Nicolas de 2000 à 2500 personnes à une soirée “cercles” qui n’en rassemblera que 200.

Le 15e jour : N’est-ce pas un peu éloigné des campus pour les soirées des cercles ?

X.C. : Nous manquons de lieux adaptés à Liège pour ce genre d’activités. Les cercles courent déjà à Fléron ou à Wandre à l’heure actuelle. Cela étant, tout ce qui est actuellement organisé aux Halles des foires ou au Palais des congrès le restera, car le projet de salle de l’Unel n’aura pas ce caractère un peu “classe”. Avoir un lieu fixe permettra aussi, je l’espère, de concevoir un projet de mobilité.

Le 15e jour : Au niveau de l’esprit, qu’est-ce qui va changer, justement ?

X.C. : Absolument rien. Au final, au lieu d’avoir 1400 m² de superficie sous chapiteau, ce sera sous un toit. La philosophie restera la même et cela nous permettra de mieux profiter des soirées, tout en soulageant les organisateurs. Et puis cela pourrait bien aussi amplifier le folklore estudiantin, dans le respect de la charte “baptêmes” signée par tous les comités.


Propos recueillis par Fabrice Terlonge
|
Egalement dans le n°269
Éric Tamigneaux vient de recevoir le prix ACFAS Denise-Barbeau
D'un slogan à l'autre
Résultats de l'enquête auprès de "primo-arrivants" en faculté des Sciences
21 questions que se posent les Belges
Le nouveau programme fait la part belle à l’histoire de la cité
Panorama des jobs d'étudiants