Parking solaire

En ce mois de mars, il se pourrait que vous assistiez à l’abattage de quelques arbres le long du parking situé en face du “Trifacultaire”. C’est pour la bonne cause environnementale, comme nous l’explique Christian Evens, directeur de l’administration des ressources immobilières (ARI) de l’ULg. « Nous allons installer 1759 panneaux photovoltaïques au-dessus des parkings P14, P15 et P16. Ils couvriront une surface de quelque 2639 m2 et fourniront annuellement 400 000 kilowatts-heures, ce qui correspond à peu près à la consommation de 100 ménages. L’énergie produite alimentera directement les cabines électriques du Sart-Tilman, sans être réinjectée dans le réseau », explique-t-il.

Cette installation photovoltaïque sera la première d’envergure à l’Université, qui ne comptait jusqu’ici que 20 m2 installés à titre expérimental à Montefiore. « Notre domaine est vaste et très boisé. Les parkings se sont donc assez vite imposés comme l’emplacement idéal car l’endroit est très dégagé, avec un ensoleillement constant, et la possibilité d’orienter les panneaux au sud », poursuit Christian Evens. Autre avantage : ces parkings, situés à proximité des amphithéâtres de l’Europe, sont un lieu de passage régulier pour les étudiants comme pour les visiteurs. « Oui, les panneaux seront très visibles, ce qui est important pour l’image de l’Université et intéressant d’un point de vue didactique. » C’est donc pour éviter que l’ombre de leur feuillage diminue l’efficacité des panneaux que quelques arbres seront abattus pour être remplacés par d’autres espèces, qui pousseront moins haut. Pas de quoi crier au saccage, assure Christian Evens.

POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE

En 2011, l’ULg avait déjà franchi un pas important en matière de consommation d’énergie renouvelable avec l’installation d’une cogénération biomasse, capable de produire chaleur et électricité à partir de pellets de bois, un projet déjà développé par la société Cofély, également en charge des panneaux photovoltaïques dans le cadre du même contrat. « Au prix actuel de l’électricité, ces panneaux devraient permettre de générer une économie de 50 000 euros par an, sans compter les certificats verts qui devraient représenter un apport annuel similaire », poursuit le directeur de l’ARI.

Si les économies d’énergie sont un objectif avoué, cette installation photovoltaïque s’inscrit dans le cadre d’une politique environnementale plus vaste, laquelle vise à réduire la consommation d’énergie fossile. « Nous avons d’autres projets à l’étude, comme celui de l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments dont le chantier devrait commencer en 2017 », note Christian Evens. Par ailleurs, chaque nouveau bâtiment doit obligatoirement intégrer des technologies capables d’améliorer sa performance énergétique. « J’ai mis en place un poste spécifique qui ne peut être libéré que pour cette amélioration, une fois que l’étude du projet est achevée et qu’il est conforme aux exigences de base », précise-t-il. Prochainement, des panneaux photovoltaïques feront donc aussi leur apparition sur les toitures de la clinique vétérinaire et de la Botanique.

PAS À PAS

Les parkings seront quant à eux recouverts de leur auvent solaire dès avant les grandes vacances. Et pour ceux qui verraient un paradoxe à produire de l’énergie renouvelable au-dessus de centaines de voitures ultra polluantes, il est à noter que quelques bornes d’alimentation électrique devraient également voir le jour. Dans un monde futur, c’est là que vous viendrez recharger votre voiture “zéro émission”. En attendant, « ces panneaux feront aussi de l’ombre sur les véhicules ». De quoi passer l’été au frais et la conscience tranquille.