Avril 2016 /253
Thérapie manuelle : succès et excellenceLe certificat en thérapie manuelle orthopédique a reçu un critère d’excellence.
Ils ont tout évalué, lu les syllabi, interrogé aussi bien les enseignants que les étudiants, expertisé les méthodes d’évaluation, visité les salles de cours, demandé des copies des épreuves cotées et même visualisé les tables d’examen. Vraiment tout ! Résultat : depuis le 16 février, le certificat d’université en thérapie manuelle orthopédique (TMO) de l’ULg a reçu un critère d’excellence de l’International Federation of Orthopaedic Manipulative Physical Therapists (IFOMPT), l’organe international examinant la qualité des instituts de formation de cette spécialisation de la kinésithérapie pour la prise en charge des problèmes neuro-musculo-squelettiques (cervicalgies, lombalgies, douleurs d’épaule, de coude, de hanche, de genou, etc.). SPÉCIALISATIONLa thérapie manuelle est une pratique basée sur le raisonnement clinique ainsi que sur les caractéristiques biopsychosociales de chaque patient. Elle utilise des approches validées scientifiquement, comprenant des techniques manuelles et des exercices thérapeutiques. « Le thérapeute manuel combine des méthodes “hands on” mobilisatrices et manipulatives et “hands off”, à savoir des exercices d’étirement, de renforcement réalisés par le patient sous le contrôle du thérapeute puis à domicile de manière autonome, et ce afin de prévenir la récidive. C’est notamment cet aspect rééducatif qui nous différencie de l’ostéopathie », explique le Pr Marc Vanderthommen, responsable académique de ce certificat. Le département des sciences de la motricité organise en effet, depuis 2013, un certificat en thérapie manuelle de deux ans (75 crédits en horaire décalé), certification qui rencontre un vif succès auprès des kinésithérapeutes. Il s’inscrit aussi dans le cadre du futur passage à cinq ans de la kinésithérapie qui comprendra des spécialisations officielles ou “qualifications professionnelles particulières”, soit six verticilles : pédiatrie, neurologie, respiratoire, cardiovasculaire, périnatale et TMO. En Flandre, où la kinésithérapie comporte déjà cinq ans, 80% des étudiants choisissent en dernière année l’option leur permettant d’engranger 30 crédits en TMO. La raison est évidente : ce sont les douleurs et dysfonctions musculo-squelettiques qui touchent la plus grande partie de la population et qui constituent un gros contingent de la patientèle du kinésithérapeute. Elles représentent l’une des causes d’incapacité les plus fréquentes à travers le monde et les données épidémiologiques suggèrent que leurs répercussions continuent de s’accentuer. Le thérapeute manuel s’adapte en fonction de son raisonnement clinique et des hypothèses qu’il aura émises. La TMO permet de traiter les dysfonctionnements articulaires, neurodynamiques, musculaires et sensorimoteurs. Côté matériel utilisé, il peut s’agir de ballons de rééducation, d’élastiques, de sangles ou d’appareils de biofeedback (Stabilizer, laser associé à une cible, plateforme de stabilométrie). Ces traitements sont complétés et remplacés, si nécessaire, par de l’éducation thérapeutique et fonctionnelle (exercices, style de vie, éducation à la neurophysiologie de la douleur, etc.). Si une ou deux séances peuvent être suffisantes dans certains cas, on en dispense davantage lorsqu’une prise en charge plus rééducative est nécessaire afin d’améliorer la qualité de vie et de réduire le risque de récidive. SUR MESURETel le cas d’Isabelle, une enseignante de 40 ans atteinte de douleurs chroniques à la suite d’un accident de voiture : « C’est un travail sur le long terme mais, grâce à cette thérapie, je peux maintenant tourner à nouveau la tête correctement. Un exercice consistant à viser une cible avec un laser installé sur un casque m’a, par exemple, permis de me rendre compte que j’étais gênée par des mouvements parasites qui relèvent plus du physique que du psychologique. » Yannick, lui, se montre véritablement laudatif : « Le thérapeute manuel m’a soulagé avant et après mon opération d’une hernie discale. Il m’a permis de récupérer d’une ancienne opération du genou pour laquelle la rééducation traditionnelle n’avait pas fonctionné. Je ne savais plus monter un escalier et, maintenant, je rejoue au squash ! » À partir du 1er janvier 2017, conformément à l’arrêté royal pris récemment, tous les “thérapeutes manuels” devront avoir obtenu l’agrément pour cette qualification professionnelle particulière. « Dans ce cadre, nos étudiants, à l’issue de leur formation, pourront se prévaloir de ce titre, renforcé par la reconnaissance internationale de la l’IFOMPT », note Christophe Demoulin, chef de travaux à l’Institut supérieur d’éducation physique et de kinésithérapie de l’ULg. Informations sur www2.sci-mot.ulg.ac.be/cutm/
Fabrice Terlonge
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