Septembre 2016 /256

Car on the hill

Une application de car-sharing créée par la faculté des Sciences appliquées.

Ligne 48 saturée, places de parking limitées : se déplacer n’est pas toujours simple. Une solution pourrait se trouver au bout du doigt avec une application de car-sharing actuellement créée par la faculté des Sciences appliquées de l’ULg.

« Depuis un an, nous avons développé des applications relatives au covoiturage pour smartphones », annonce Damien Ernst, l’un des professeurs qui encadre la création de l’application. Laurent Mathy, son collègue, continue : « C’est un projet intégré pour les étudiants de master1 “ingénieur informatique” et “sciences informatique” qui fait partie de leur cursus. L’an dernier, nous avions six groupes qui développaient le même cœur de l’application, mais avec des fonctionnalités légèrement différentes. Il y a bien sûr eu plusieurs étapes : d’abord comprendre les demandes et besoins des utilisateurs potentiels, ensuite concevoir l’application elle-même, la coder et, à la rentrée, nous la testerons auprès de la communauté universitaire. »

SZ-CarOnTheHillDe gauche à droite : Vincent Lycoops, Odile Wauquaire, Bertrand Cornélusse, Damien Ernst, Laurent Mathy, Gilles Meyer, Bryan Steyns, Tom Ewbank (absents sur la photo : Steve Mélon, Benoît Mattheus)

L’application a rapidement été envisagée comme un moyen de plonger les étudiants dans le milieu professionnel. « Grâce au rectorat qui nous a accordé un budget, nous avons pu engager le meilleur groupe pour travailler tout l’été sur l’application », précise le Pr Laurent Mathy. L’un des étudiants-jobistes, Tom Ewbank, s’enthousiasme : « Au-delà de la joie d’avoir été choisi, cela nous offre une véritable approche instructive sur la création d’une application professionnelle. » Une activité chronophage cependant : la création d’algorithmes, le codage et la partie design a dépassé de beaucoup les 300 heures initialement prévues.

COMMENT ÇA MARCHE

« Pour pouvoir s’inscrire, il faudra posséder une adresse mail ULg, explique Laurent Mathy. Ensuite, il faudra entrer les coordonnées d’un point de départ, ou d’arrivée, et l’un des deux ou les deux devront être liés à un campus de l’ULg. C’est une plus-value en termes de sécurité et c’est sa “marque de fabrique” : notre application concerne avant tout la communauté universitaire. » Et Damien Ernst d’ajouter : « Nous avons mis l’accent sur le smashing, c’est-à-dire la capacité de l’application à trouver le résultat le meilleur possible entre les conducteurs et ceux qui cherchent un covoiturage. » Quant à la question de la rémunération des déplacements, « pour l’heure, elle est laissée à l’appréciation des utilisateurs, mais l’application, elle, est gratuite », précise simplement Damien Ernst.

« Créer une application de covoiturage, ou car-sharing, est tout de même plus intelligent que d’investir des fortunes dans quelques places de parking », affirme-t-il. « La Fédération des étudiants ULg nous a beaucoup aidés car ils nous ont prouvé, via des enquêtes, que la demande des étudiants pour ce type d’application était énorme », ajoute le Pr Mathy. Et quand on interroge le Pr Ernst sur l’avenir de l’application, l’optimisme est de mise : « On ne va pas le cacher : nous avons d’énormes ambitions. En prenant à bras-le-corps le problème de la mobilité, je suis convaincu qu’on peut augmenter significativement l’attractivité du campus. » Et Laurent Mathy d’insister « Nous allons mener une véritable expérience d’économie partagée qui peut inspirer une quantité de sujets de recherche, que ce soit en marketing, en sociologie, etc. C’est un laboratoire en soi, pluridisciplinaire de surcroît. »

COMPLÉMENTARITÉ

Enfin vient la question, inévitable, au sujet du TEC. « Nous entrons dans une nouvelle ère de la mobilité : le car-sharing, les voitures électriques, les voitures intelligentes comme les Google Cars… Nous nous inscrivons directement dans cette logique, quitte à susciter une forme de compétition avec la TEC », assène Damien Ernst. Laurent Mathy, lui, nuance : « Je ne parlerais pas de compétition mais plutôt de complémentarité : cette application n’a pas pour but de lui voler des abonnés mais de désengorger la ligne du 48. Après, il faut bien reconnaître que ce serait une solution appréciable lors des grèves inopinées... »

L’application sera testée dès le mois septembre avant d’être disponible en fin d’année 2016.


Bastien Martin
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