Cultivons le futur !

Le 15 octobre prochain, l’ADG fêtera ses 30 ans.  Créée il y a trois décennies par des professeurs d’agronomie de Gembloux, l’ASBL “Aide au développement Gembloux” (ADG) s’est investie dans la solidarité internationale en se mettant au service des populations défavorisées du Sud, sur base d’une expérience et d’un savoir-faire dans les domaines de l’agronomie et de l’environnement, aux plans technique et méthodologique. L’objectif prioritaire de l’association est de promouvoir un développement économique et social durable, générateur d’autonomie dans les pays du Sud, pour conduire les populations rurales à la souveraineté alimentaire. « Elle a été créée à Gembloux, il est vrai, mais ADG a percolé bien au-delà… même si nous manquons de visibilité sur le campus de Liège », reconnaît Patrick Wautelet, professeur de droit international et président du conseil d’administration d’ADG. Et même si elle a lieu à l’Espace Senghor de Gembloux, la soirée spéciale anniversaire du 15 octobre devrait contribuer à faire connaître davantage l’histoire et les actions de l’association ici et ailleurs par le biais d’un spectacle d’improvisation, d’un repas, d’un concert et de nombreux échanges.

MISSIONS TECHNIQUES

Si des opérations de conscientisation à l’importance de l’agroécologie, de l’éducation au développement dans l’enseignement supérieur (l’Université et les cinq Hautes Écoles wallonnes section agronomique) et auprès des citoyen-ne-s de Gembloux, ou de la recherche de fonds font aussi partie du bilan, notamment grâce à un réseau de bénévoles en Belgique, la plupart des activités de l’ADG financées par la coopération belge et l’Union européenne ne sont pas forcément destinées au grand public. Il s’agit avant tout de missions techniques portées par une cinquantaine de personnes employées à temps plein, dont plus d’une quarantaine dans les pays où l’association intervient. Principalement au Sénégal et dans quatre autres implantations : Bénin, Cambodge, Pérou et Bolivie.

« Notre démarche se traduit par des interventions techniques sur les semences pour réduire les intrants et remplacer les engrais chimiques par des produits naturels. Au Sénégal, cela a permis à des producteurs locaux d’augmenter la durée de fraîcheur des oignons qu’ils produisaient et de les vendre à meilleur prix, tout en diminuant le coût écologique de leur activité. Les engrais chimiques réduisaient en réalité le potentiel de conservation naturel des oignons », illustre le Pr Wautelet, qui est également actif au Pacodel (autre organe de coopération au développement de l’ULg, avec UniverSud).

Avec un budget de fonctionnement de 4 millions d’euros par an, l’ADG soutient de manière directe ou grâce à ses partenaires près de 525 000 personnes à travers le monde et travaille en étroite collaboration avec quelque 53 partenaires locaux. Au Cambodge, en 2015, le projet “Agriculture familiale et souveraineté alimentaire” a facilité la création d’un système de garantie participatif par les producteurs et les usagers de semences de riz. Il visait à renforcer les systèmes de contrôle interne et de certification en établissant des protocoles de production et en clarifiant les standards qualités en manière collective. Des visites d’exploitations agricoles sont aussi organisées pour renforcer la confiance des producteurs et des acheteurs.

DISCO SOUPE

Mais des activités originales ont aussi lieu en territoire wallon, telle cette “Disco Soupe” proposée à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation : une session de cuisine collective et festive à partir de fruits et légumes invendus pour des raisons esthétiques et non sanitaires. Les participants ont épluché et découpé les légumes entrant dans la composition de soupes, salades et jus de fruits qui furent ensuite distribués gratuitement dans le but de promouvoir l’éducation à une alimentation saine et durable, la création de convivialité et de cohésion dans l’espace public et la sensibilisation à la lutte contre le gaspillage alimentaire.