Février 2017 /261
En paroles et en actesTransition à Gembloux : avec vous?
Quatre étudiants, bâtisseurs de passerelles entre la “Fac” et la ville de Gembloux, proposent une soirée, le 28 février, sur le “durable”. Ils sont quatre, unis comme les doigts de la main. Tous âgés de 21 ans, ils sont sagement alignés derrière une table de la bibliothèque de Gembloux Agro-Bio Tech : Mégane Crosset, Lionel Dumoulin, Marine Lognoul et Chloé Rauw. Lorsqu’ils évoquent leur projet, les mots jaillissent, les mains s’animent aussitôt et des étoiles apparaissent dans leurs yeux, masquant difficilement leur impatience. C’est que la date du 28 février approche à grands pas. Et ce soir-là, ils sauront enfin si leur pari aura été tenu. L’idée : bâtir un pont – symbolique – entre, d’une part, celle que l’on appelle encore ici la “Faculté” et, d’autre part, le tissu associatif de la ville de Gembloux et ses 25 000 habitants. Avec, pour thème central, la “Transition”. « Il existe à Gembloux un tissu incroyable d’associations, de collectifs et d’organisations qui ont trop peu de rayonnement auprès des étudiants et même des habitants, explique Mégane Crosset. Par ailleurs, la Faculté se voit parfois reprocher d’être une sorte de Rocher de Monaco, isolée de son contexte urbain et ne s’y ouvrant que par à-coups. Pourquoi ne pas tenter de rapprocher ces deux mondes plus durablement ? » L’idée germe en février 2016, au sortir d’une activité Portfolio baptisée “Place du bio-ingénieur au-delà du marché”, organisée dans le cadre de fin du 1er cycle. Les quatre amis ont le choix : soit suivre une série de conférences et de séminaires au début du master, soit monter un projet propre et singulier. C’est la deuxième voie qu’ils choisissent. Dès le début, ils veulent ratisser large : pas question de rester cantonnés aux thèmes privilégiés dans leur formation, comme l’agronomie et l’alimentation. Il s’agit de mettre en évidence tout ce qui, dans la cité de leurs études, se met en branle – ou fonctionne déjà très bien – en matière d’aide au développement, de monnaie alternative, de conservation de la nature, d’énergie renouvelable, de cohésion sociale, de troc et de seconde main, de restauration et de mobilité alternatives, etc. Pour être bien certains qu’ils visent juste, ils lancent un sondage en ligne auprès de la communauté étudiante. Qui répond présente et les encourage à persister : « On vous suit ! » Démarre alors le véritable apprentissage – quand les cours le permettent.... – de la réalisation d’un projet de cette ampleur, appuyé par l’ONG gembloutoise d’aide au développement (ADG) : élaboration du budget, défense orale du projet devant un collège présidé par le doyen Philippe Lepoivre, prise de contact avec le centre culturel et les autorités communales (qui libéreront un subside appréciable), réservation de l’Espace Senghor, commandes horeca et, surtout, approche des associations locales. Pour elles aussi, la soirée du 28 est un défi à relever. « Nous avons demandé aux associations locales d’aller au-delà d’une simple distribution de dépliants autour d’une table ou d’un poster, commente Marine Lognoul. Elles présenteront une activité pratique et ludique afin d’aller plus loin qu’un discours potentiellement rébarbatif. » En prévoyant la distribution de questionnaires d’évaluation, c’est, notamment, le cours de gestion de la qualité qui trouvera une application pratique. Une démarche systémique de la part de ce quatuor d’étudiants.
Philippe Lamotte
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