Février 2017 /261
TypeArt

Planetarium

Planetarium

Un film de Rebecca Zlotowski avec Nathalie Portman, Lily Rose-Depp, Emmanuel Salinger…
À voir aux cinémas Churchill, Sauvenière et Le Parc

Paris, fin des années 1930. Kate et Laura Barlow, deux jeunes médiums américaines, finissent leur tournée mondiale. Fasciné par leur don, un célèbre producteur de cinéma, André Korben, les engage pour tourner dans un film follement ambitieux. Prise dans le tourbillon du cinéma, des expérimentations et des sentiments, cette nouvelle famille ne voit pas ce que l’Europe s’apprête à vivre.

Troisième film de la cinéaste française Rebecca Zlotowski (Belle épine, Grand Central), Planetarium est un projet international, avec un son casting trois étoiles et son souci de reconstitution historique. Beau, le film l’est assurément, dans l’élégance de ses mouvements de caméra, dans le soin apporté à la lumière ou, plus simplement, dans la beauté de ses actrices. Planetarium est un écrin dont Nathalie Portman et Lily Rose-Depp sont les bijoux, séduisants et envoûtants. Parfaites, les comédiennes le sont dans leurs rôles respectifs, à peine bousculées par un Emmanuel Salinger habité en producteur plus artiste que financier.

Hélas, la réalisatrice se laisse trop vite prendre au piège de la reconstitution et à trop respecter le formel; la mise en scène sombre vite dans une forme d’académisme gênant par moments, tant on aurait voulu quelque chose de plus émotionnel, de plus viscéral, moins cérébral ou tatillon. Planetarium, c’est avant tout un déchaînement de passions, bonnes (l’amour, l’art) ou mauvaises (la montée du nazisme), enfermées dans un trop bel objet pour vraiment prendre aux tripes.

Si le film avance à un rythme agréablement calme, on regrettera néanmoins l’absence de quelques petites pointes de lyrisme qui eurent été les bienvenues.

Il n’en demeure pas moins que, sous ses airs un peu coincés, le film fait écho à notre société contemporaine, celle où on doute de tout, de la finance à l’humanité en passant, évidemment, par l’image. Planetarium ne cesse de s’interroger sur le pouvoir des images, au sens large, et surtout sur la capacité du spectateur de voir ce qu’il veut y voir, quoi qu’il lui en coûte. Et c’est peut-être dans cette épée de Damoclès (le film s’interrogeant lui-même sur son propre contenu) que réside la plus grande audace du film, discrète mais stimulante.

Si vous voulez remporter une des dix places (une par personne) mises en jeu par Le 15e jour du mois et l’ASBL Les Grignoux, il vous suffit de téléphoner au 04.366.48.28, le mercredi 22 février, entre 10 et 10h30, et de répondre à la question suivante : quelle actrice française célèbre a joué dans les deux premiers films de Rebecca Zlotowski ?

Bastien Martin
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