Mars 2017 /262
DécryptageDu 28 mars au 9 mai, un cycle de conférences abordera l’actualité internationale. Plusieurs chercheurs apporteront leur éclairage sur des thématiques telles que l’islamisme, le renseignement belge ou encore la politique Trump. Une approche interdisciplinaire pour comprendre les réalités qui nourrissent nos médias.
TERRORISME ET MÉDIASSi les liens complexes entre terrorisme et médias se sont intensifiés avec l’utilisation des réseaux sociaux, ils sont devenus essentiels dès les années 1970. En effet, à partir de cette période charnière, l’action terroriste est pensée comme un événement médiatique. « Les groupes terroristes des années 1970 élaboraient et orientaient déjà leurs actions selon une mise en scène réglée de façon très précise afin de jouir d’une grande visibilité médiatique. Certaines actions avaient lieu à l’heure des journaux télévisés », observe Jérémy Hamers. C’est également à cette époque que les terroristes se livrent pour la première fois à la production systématique de leurs propres images à destination des médias. Depuis, cette stratégie d’autoproduction et de mise en scène n’a cessé de s’amplifier pour atteindre son paroxysme avec l’État islamique. « Daech a fait la démonstration d’une communication extrêmement maîtrisée à travers la production d’images et de vidéos qui répondent à des standards très professionnels et qui, grâce à internet et à leurs propres organes médiatiques, se passent désormais des caisses de résonnance traditionnelles. Pour autant, elles ne relèvent plus de la production amateur. Leur esthétique ne diffère guère de celle de certaines productions hollywoodiennes. Passé ce constat, il s’agit donc de les analyser pour en déconstruire la logique propre », poursuit Jeremy Hamers. DÉCONSTRUIRE PAR L’ANALYSELe cycle de conférences qui est ouvert à l’ensemble de la communauté universitaire entend précisément interroger à nouveaux frais ces constructions et usages médiatiques en les abordant sous différents angles. Ce croisement des points de vue s’opérera notamment par l’intervention de plusieurs chercheurs de l’ULg issus de divers champs disciplinaires. Parmi eux, Alain Grignard, islamologue, Marta Luceno Moreno qui a étudié les printemps arabes, ou encore Jérôme Jamin, spécialiste des États-Unis. Enfin, le cycle se clôturera par une rencontre avec la réalisatrice Jasna Krajinovic et la projection de deux documentaires, La chambre vide et Ma fille Nora, qui proposent un regard original sur la problématique des foreign fighters.
Marjorie Ranieri
Photo : J.-L. Wertz
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